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Les vols d’Air France vers le Liban reprennent selon la députée Amélia Lakrafi

Pendant quelques jours, les vols d’Air France et de sa filiale Transavia ont été suspendus en direction du Liban et d’Israël suite à l’attaque menée par le Hezbollah libanais contre Israël le 25 août. Ces vols ont repris à partir du 27 août 2024 d'après la députée de la 10e circonscription des Français de l'étranger, Amélia Lakrafi. Dans un entretien accordé à lepetitjournal.com, elle aborde la situation tendue dans cette région du monde et ce que cela implique pour les ressortissants français.

Les  vols d'Air France reprennent vers le Liban d'après Amélia LakrafiLes  vols d'Air France reprennent vers le Liban d'après Amélia Lakrafi
Écrit par La Rédaction
Publié le 28 août 2024, mis à jour le 29 août 2024

Comment la situation sécuritaire actuelle au Liban affecte-t-elle directement les Français résidant dans le pays ?

La sécurité est un élément essentiel. Le risque de guerre auquel sont exposés les résidents au Liban affecte non seulement leur moral, mais aussi leur vie quotidienne. Bien que l’insécurité ne touche pas directement tous les Français résidant au Liban, les villages situés à la frontière israélo-libanaise sont particulièrement affectés par les frappes entre les deux parties. Cependant, la tension liée aux opérations militaires impacte l'ensemble des habitants du territoire libanais, d'autant plus que les Israéliens « ciblent » les responsables du Hezbollah où qu'ils se trouvent. En témoigne le fait que le chef des opérations militaires a été visé en plein Beyrouth, et que des frappes sont régulièrement menées dans la vallée de la Bekaa jusqu'à Baalbek.

La peur est tout de même présente au quotidien et je suis très impressionnée par la résilience de nos compatriotes et de tous les habitants du Liban. Les nombreuses intimidations dues aux bangs soniques de l’armée israélienne, ainsi que les explosions audibles par un grand nombre de personnes, alimentent cette peur et cette tension, mais cela ne les empêche en rien de continuer à vivre.

 

Vols suspendus : quelle est la situation au Liban pour les ressortissants français ?

 

Avez-vous des informations sur les vols Air France, actuellement suspendus vers Beyrouth ? 

Pendant toute la période de crise intense, j’ai été en contact direct avec les responsables d’Air France, notamment après la suspension de leurs vols vers et de Beyrouth. Bien que je ne partage pas leur décision concernant cette suspension, surtout la première, qui a causé des désagréments à de nombreux de nos concitoyens, je comprends leur inquiétude et leur volonté de ne pas exposer leurs équipages à des risques. Cela dit, ils ont fait preuve d'une grande coopération.

Je tiens particulièrement à remercier la Directrice générale ainsi que le Secrétaire général pour leur engagement. Ils m’ont assuré qu’ils reprendront les vols à partir du 27 août, en affrétant des avions de plus grande capacité pour mieux répondre aux besoins.

 

Y a-t-il des zones spécifiques où la présence française est particulièrement à risque ?

Oui, bien sûr. Il est fortement déconseillé de se rendre dans la région du Sud, ainsi que dans la Bekaa et le Nord du Liban. Il est également recommandé d'éviter la banlieue sud de Beyrouth, qui constitue une zone potentiellement ciblée. Toutes ces informations sont clairement expliquées sur le site du ministère des Affaires étrangères, et le consulat français au Liban envoie régulièrement des informations et des recommandations aux citoyens français présents sur place.

 

Avez-vous reçu des retours ou des préoccupations spécifiques de la communauté française au Liban ?

Je suis en contact permanent avec la communauté française au Liban et les conseillers des Français de l’étranger (FDE) locaux. Mon suppléant et collaborateur, qui réside à Beyrouth, maintient un lien constant avec nos concitoyens, les élus locaux et le consulat. Je suis également en contact étroit avec nos diplomates à l’ambassade et au consulat, qui accomplissent un travail remarquable. Tous sont pleinement mobilisés et travaillent quotidiennement en coordination avec le Centre de crise et de soutien du Quai d’Orsay et le ministère des Armées.

Cette proximité me permet d’être présente sur le terrain et d’être informée en temps réel. Grâce à cela, j’ai pu assister de nombreux Français résidant au Liban, qui vivent dans l’angoisse d’être bloqués et exposés à des situations de danger en cas de guerre. C’est actuellement la principale préoccupation de nos compatriotes, notamment ceux dont les familles, résidant en France ou dans d’autres pays, sont venues passer leurs vacances au Liban et craignent de se retrouver bloquées.

En dehors de ces circonstances exceptionnelles, la crise économique et l’effondrement des banques libanaises ont considérablement affaibli le pouvoir d’achat des Français résidant au Liban. On peut même dire qu’une grande partie d’entre eux s’est retrouvée appauvrie. Là encore, nous sommes intervenus pour éviter le pire. Je peux témoigner des efforts considérables du Président et du gouvernement pour venir en aide à nos ressortissants au Liban. Ces aides ont été salvatrices pour de nombreux Français, même si malheureusement ce n’est jamais assez…

Quels conseils ou recommandations adressez-vous aux Français actuellement au Liban ? 

Les français résidant au Liban sont les mieux placés pour savoir ce qu’il faut faire, quelles zones éviter, comment agir en cas de guerre, ils sont nombreux à avoir l’expertise du rapatriement pendant la guerre en 2006. Ce que je peux leur dire c’est que la France est là pour eux, et que nous sommes tous mobilisés pour assurer leur sécurité. Je peux leur assurer que je suis de très près et en temps réel la situation, mon équipe est mobilisée, et mon suppléant présent avec eux.

Pour les français de passage, je comprends ceux et celles qui viennent pour une immersion familiale, car je connais bien le tissu social libanais, il est exceptionnel. On savait tous que la situation était explosive, ils sont quand même venus et je conçois parfaitement leur volonté de se ressourcer. N’empêche qu’ils ont conscience qu’ils se mettent en danger, doivent prendre toutes les précautions requises dans de telles situations pour assurer leur sécurité.

 

Pour être informé au mieux lors de vos voyages notamment sur les questions de sécurité, il est important d'être inscrit sur le fil d’Ariane. Si vous êtes dans un pays pour plus de 6 mois, alors vous pouvez vous enregistrer au registre consulaire.

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