NICOLAS VANIER- "J’éprouve une grande affection à l’égard des chiens et de la nature"

Le nouveau film de Nicolas Vanier, "Belle et Sébastien" sortira en salles le 18 décembre prochain. Ce réalisateur français né au Sénégal aime les sensations fortes, la nature ainsi que les animaux. Sa passion pour l'environnement est retranscrite dans ses films et notamment dans sa dernière ?uvre, inspirée de la série au titre éponyme de Cécile Aubry. De passage à Berlin, Nicolas Vanier a accordé une interview au petitjournal.com/berlin.

Lepetitjournal.com/berlin- Quel a été le déclencheur de votre nouveau film intitulé comme l'ouvrage de Cécile Aubry "Belle et Sébastien", paru en 1968 ?
Nicolas Vanier- Contrairement à mes précédents projets, l'idée de ce long-métrage m'a été suggérée par autrui. Certains producteurs, parmi lesquels Clément Miserez, ont souhaité adapter à l'écran l'histoire racontée par l'auteure Cécile Aubry dans six romans parus à la fin des années 1960. A la recherche d'un réalisateur, ils ont tout de suite pensé à moi pour ce projet impliquant de filmer la nature et les animaux. Dans le passé, j'ai essentiellement réalisé des documentaires sur l'environnement. Séduit par le récit, j'ai bien sûr accepté de réaliser ce film, tourné en Haute Moraigne. La fiction a par ailleurs déjà été adaptée au petit écran à la même époque où les ouvrages ont été publiés. J'étais fan de cette série durant ma jeunesse. J'éprouve une grande affection à l'égard des chiens et de la nature ; c'est pourquoi je devais absolument réaliser ce film racontant l'amitié entre un petit garçon, Sébastien et, un chien considéré comme étant sauvage.

On voit passer trois saisons dans votre dernier film ; combien de temps le tournage a-t-il réellement duré ?  
Le tournage a duré 5 semaines en tout ! Mis à part l'effacement de traces de pas dans la neige, le film ne comporte aucun effets spéciaux : tout est réel ! Y compris la confrontation entre le chien et les loups ! L'idée du film est survenue en 2011. Le projet a donc mis 2 ans à prendre forme.

"Belle et Sébastien"

Aviez-vous envie de garder l'atmosphère de la série en adaptant le récit au grand écran ?
Oui, plus ou moins. J'ai regardé la série qui avait été projetée à la télévision dans les années 1970 afin de m'imprégner de l'histoire et j'ai pris note des moments qui me semblaient les plus importants. Ainsi, j'ai essayé de ne pas omettre de détails permettant de rendre compte au mieux de la fiction.

Avez-vous rencontré des difficultés lors du tournage dans les montagnes savoyardes ?
Cela peut paraître surprenant, c'est pourtant ce qui s'est passé : le plus difficile a été d'être à l'écoute de l'enfant, Felix Bossuet. Ayant 8 ans, il est le plus jeune de l'équipe.

Comment avez-vous sélectionné vos acteurs, et notamment Felix Bossuet, dans le rôle de Sébastien ?
J'ai fait appel au comédien Mehdi, qui incarnait Sébastien dans la série télévisuelle, afin qu'il se glisse dans la peau du personnage André, bûcheron auquel l'enfant pose de nombreuses questions durant le film. Mehdi est par ailleurs le fils de Cécile Aubry, à l'origine de la fiction et de la série "Belle et Sébastien". Le rôle de Sébastien a été plus délicat à confier au jeune Felix Bossuet. Il m'a fallu du temps avant de trouver ce jeune homme doté d'un talent formidable pour la comédie. 2 400 garçons ont passé un casting ; 200 ont été sélectionnés. Lors de la dernière épreuve, 15 enfants se sont retrouvés avec mes propres chiens de traineaux, ne figurant pas dans le film. J'ai souhaité observer la relation des jeunes garçons avec les animaux. Felix Bossuet s'est très vite démarqué des autres. Il est remarquable, il n'a jamais pris de cours de théâtre !

Nicolas Vanier Crédit Photo : Diana D'Angelo

Quel est votre sentiment à l'égard de ce film, à présent qu'il est terminé ?
Je suis ravi de cette expérience, qui m'a permis, encore une fois, de tourner dans un environnement naturel. Pour être franc, je ne suis pas à l'aise à Berlin. Je n'aime pas la ville et préfère les montagnes, les champs, la nature? "Belle est Sébastien" se démarque de mes longs-métrages précédents car il s'agit d'une fiction et non d'un documentaire.  

Propos recueillis par Diana D'Angelo (lepetitjournal.com/berlin) jeudi 12 décembre 2013

Savoir plus :
Le film sortira en salles allemandes le 19 décembre prochain et le 18 décembre en France.