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MAKESENSE – Des gangsters modernes, à la rescousse des causes sociales et environnementales

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Écrit par Lepetitjournal Berlin
Publié le 2 février 2016, mis à jour le 10 octobre 2018

Apprendre à faire fructifier les ressources dont nous disposons, pour résoudre efficacement les défis de notre temps : voilà le pari que fait le mouvement d'aide à l'entrepreneuriat social MakeSense. Depuis 2010, il réunit dans le monde entier citoyens, entrepreneurs, entreprises privées et acteurs publics, autours des questions sociales et environnementales qui les préoccupent.

Jeudi 24 septembre 2015, au Migration Hub, un espace de coworking dédié aux thèmes de la migration et des réfugiés, une vingtaine de personnes se sont réunies pour participer au nouveau Hold-up, une séance de réflexion qui vise la résolution d'un problème par des solutions concrètes, organisé par le gang berlinois de MarkeSense. Cette association de jeunes entrepreneurs et citoyens créatifs a en effet pour but d'apporter son soutien à différents projets, comme c'était le cas ce jeudi dernier dont le but de la soirée était de trouver des solutions afin d'aider à l'organisation de l'événement Re:Fugee:ca x (ILL)LEGAL, créé par le collectif http://refugeeca.org/.

Même si le projet et les objectifs de MakeSense peuvent sonner très berlinois, cette initiative n'a pourtant pas vu le jour dans la capitale allemande mais à Paris.

 

 

Hold-up du 24 septembre dernier, organisé par MakeSense Berlin

 

MakeSense, la création d'un réseau mondial de partage
"Nous sommes un collectif : chaque membre du réseau peut construire une structure indépendante et devenir « compagnon-routard » à nos côtés, en le rattachant par la licence MakeSense", explique Christian Vanizette, fondateur de MakeSense à Paris en 2010, lors d'une interview accordée à La Tribune. A 24 ans, après avoir voyagé en Asie pour rencontrer des entrepreneurs sociaux, il est frappé par la difficulté que ceux-ci ont à faire aboutir leurs projets par manque de compétences spécialisées en marketing, en communication, etc....
Il décide donc de lancer une plateforme communautaire en ligne pour fédérer les compétences de chacun, et se sert des réseaux sociaux pour connecter rapidement les besoins et les offres. En cinq ans d'existence, le réseau est déjà mondial. 15 000 gangsters, comme ils se désignent eux-mêmes, ont déjà mobilisé 20 000 citoyens pour aider plus de 800 entrepreneurs sociaux. Et le mouvement se développe aujourd'hui au Mexique, aux Philippines, au Sénégal, au Maroc, en Inde...et existe également en Allemagne et plus exactement à Berlin où l'antenne a vu le jour un an après la création de MakeSense. 

 

Daniel Hires, co-fondateur de l'antenne berlinoise 

 

Créativité et innovation, un esprit berlinois
Co-fondé en 2011 par Daniel Hires, un entrepreneur d'une trentaine d'années, MakeSense Germany, dont le siège est à Berlin, est réputé pour être particulièrement dynamique, grâce à sa vingtaine de membres moteurs, aidés ponctuellement par 260 SenseMakers. Les gangsters de Berlin travaillent aussi en partenariat avec l'université Humbolt, où ils organisent une série de hold-ups. L'objectif y est de sensibiliser les étudiants à l'entrepreneuriat social et aux méthodes de travail innovantes, mais aussi d'agrandir l'impact de leur action. Car contrairement à Paris, "il est plus difficile de se faire connaître à cause du nombre d'initiatives de ce genre. Mais l'ambiance est propice aux projets socio-environnementaux. Et le temps et l'espace sont plus facilement accessibles, autant physiquement que mentalement", explique Daniel Hires.

Il n'y a pas de règle pour prendre part au mouvement. Il suffit de participer à un événement pour tester votre motivation, puis de voir avec Daniel Hires ou Ismael Chaib, les deux principaux organisateurs, comment vous pourriez aider. MakeSense repose sur un fonctionnement collaboratif et communautaire. Les participants interviennent au titre de bénévoles, et les entrepreneurs peuvent participer gratuitement aux ateliers. Tout entrepreneur peut solliciter l'aide de la communauté, à condition que son projet soit social ou environnemental : lutte contre l'exclusion, lutte contre le gaspillage alimentaire, lutte contre la déscolarisation, etc...

 

Soirée du 24 septembre, après quelques heures de réflexion...

 

Le hold-up d'idées, une méthode novatrice
Ces séances de brainstorming consacrent entre 2 et 3 heures à la résolution d'un problème. Lors du hold-up, organisé par MakeSense le 24 septembre dernier, dans le cadre du soutien de MakeSense au collectif refugeeca.org, la problématique abordée était la suivante : "Comment trouver des artistes réfugiés qui auraient envie de participer à l'événement Re:Fugee:ca x (ILL)LEGAL, organisé le 29 novembre prochain?". Une fois la question posée, fuse ensuite une série de questions dans le but de faire jaillir les idées : "Si vous étiez réfugié, fraîchement arrivé à Berlin, de quoi auriez-vous envie ?" ou encore "Que viendriez-vous chercher, en tant qu'Allemand, à une manifestation comme cela ?  Quelles sont les qualités de bons organisateurs ?". Le mélange des angles choisis permet ainsi de mieux cibler les enjeux de la question. Chaque idée est inscrite sur un post-it, qui, au bout de plusieurs minutes, recouvrent entièrement la table.

« La solution miracle n'existe pas »
Après la récolte, le tri. Les Sensemakers votent pour les idées les plus judicieuses. Ce soir là, cinq projets émergent, comme celle de créer un concours de cuisine dans un centre de réfugié avant l'événement Re:Fugee:ca, afin de faire déceler les as des casseroles et de les investir sur un long-terme ; communiquer en vue du jour J à l'aide d'un message de soutien simple et efficace diffusé dans toutes les langues ou encore démarcher les réfugiés via leurs réseaux de solidarités internes et, grâce à une équipe de bénévoles...trouvée ce soir ! Daniel Hires rappelle, qu' "il est normal de ne pas trouver de solution miracle, car elle n'existe pas. C'est pour cela que MakeSense accompagne les initiatives sur la durée". Ce hold-up sera en effet suivi d'une deuxième étape, qui aura pour objectif de résoudre les problèmes d'organisation interne du staff de l'événement. Ces rencontres permettent aussi de créer du lien entre différents citoyens qui ont les mêmes envies et en utilisant le principe d'open-source, cela permet une libre utilisation des idées et des solutions abordées devant ainsi des sources d'inspiration pour toutes les graines d'entrepreneurs.

 

Make Sense/Hold Up Introduction from GUST PROJECT on Vimeo

 

Floriane Fumey (http://www.lepetitjournal.com/berlin), republication du vendredi 2 octobre 2015

Savoir plus :

MakeSense a été sélectionné parmi près de 300 projets comme l'un des 10 projets les plus innovants, utilisant le digital pour répondre à des enjeux sociaux et environnementaux. VOTER ici.

Le site web du mouvement : https://beta.makesense.org/
Le site web de l'antenne de Berlin : http://germany.makesense.org

lepetitjournal.com Berlin
Publié le 2 février 2016, mis à jour le 10 octobre 2018

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