La police locale barcelonaise a officiellement dû expulser de la voie publique plus de 570.600 personnes et a ratifié 22.035 contraventions pour ivresse depuis le mois de janvier 2021.
À la sortie du confinement, les jeunes Espagnols ont pris l'habitude de se rassembler en masse dans la rue et dans les parcs en soirée pour faire la fête. La réouverture du secteur de la nuit et des discothèques a permis de faire baisser considérablement ce type de mouvements. Mais certains ont transformé le "botellon" en une nouvelle habitude hebdomadaire dans des zones clés de la ville, au grand désespoir des voisins de ces quartiers. Les autorités locales misent sur la médiation pour tenter de tranquilliser les esprits.
La figure du "maire de nuit"
La mairie de Barcelone envisage de mettre en place des "maires de nuit", un rôle déjà utilisé par d'autres grandes agglomérations européennes pour tenter de contrôler les vagues provoquées par les rassemblements festifs. Ces personnes jouent un rôle de médiateur entre le voisinage et les jeunes qui font du bruit la nuit dans la rue, pour tenter de limiter la gêne occasionnée aux voisins sans avoir recours à une intervention policière. Les plaintes pour tapage nocturne adressées à la mairie de Barcelone par les habitants se sont en effet décuplées depuis la sortie du confinement. C'est le cas notamment de ceux résidant dans les rues proches de la Calle Pere IV à Pobenou, ou encore ceux de la Rambla del Born ou du Passeig Maritimo.
De très chaudes nuits barcelonaises
Dans d'autres quartiers en revanche c'est l'insécurité provoquée par plusieurs vols qui a poussé des voisins à créer des "patrouilles citoyennes" et à communiquer entre eux dans des groupes de Whatsapp pour surveiller et protéger leurs quartiers. Les autorités préviennent : les citoyens peuvent collaborer et avertir la police, mais ils ne doivent en aucun cas intervenir eux-mêmes face à de présumés délinquants.
Tentatives de médiation pour calmer les voisins
Dans une tentative pour maintenir une cohabitation respectueuse entre les habitants, la municipalité a convoqué la semaine dernière la première table citoyenne pour lutter contre les "botellones" et les fêtes sauvages nocturnes qui se multiplient dans la capitale catalane dès le printemps. Une soixantaine de représentants du voisinage, des forces de l'ordre et des politiques se sont rassemblés pour envisager des solutions. Le délégué à la Sécurité de la mairie de Barcelone a rappelé qu'il fallait agir avec sérénité, indiquant que les botellones deviendraient plus rares avec l'arrivée de l'hiver. Cette table citoyenne se réunira chaque mois pour définir les mesures à mettre en place dès le mois d'avril dans le "Plan d'action pour une nuit civique", créé pour assurer la tranquillité des voisins en été.