Quand on cherche du boulot, on pense trop souvent aux techniques de recherches d’emploi. L’important ce n’est pas d’apprendre des techniques, même si bien souvent, les techniques sont un reflet de ce qu’on vit dans la recherche d’emploi.
Nous allons aborder les techniques utilisées par Marie. Ce sont des techniques qui marchent en Espagne. Marie les a inventées. C’est normal. Elle a un projet…
Comprendre les techniques utilisées pour chercher du boulot c’est important. Mais ce n’est pas fondamental. Comme l'explique Dominique Clavier, savoir gérer les changements de la vie professionnelle, c’est comprendre ce qu’on vit, l’influence des ruptures du passé, l’image de soi au travail, de son identité, et les attentes de son entourage. Et puis bien sur son projet de vie au travail. Marie a décidé de venir vivre en Espagne. Avec ses trois enfants, son mari, le soleil et la plage.
Le projet et la recherche d’emploi
Changer ou rechercher du travail est souvent pénible. On se sent seul, en dehors des mouvements de la planète, en dehors du temps, d’aujourd’hui et de demain. Le projet allège le sac à dos de la recherche d’emploi, il rappelle le plaisir des efforts qu’on doit faire pour partir en voyage. Le projet est une boussole dans la mer. Plus il est précis, et plus on gagne du temps. Plus il est précis, et plus il s’adapte au changement.
S’inventer un projet ? Mieux vaut éviter. On rabâche à nos enfants… "Tu veux faire quoi quand tu seras grand ?" Malheur á l’ado qui ose dire : "Je n’en sais rien"… Il est passible d’immaturité, de marginal ou d'être traité de "pasota". S’il n’a pas de projet, ce sera l’échec… Des fois, il se l’invente pour avoir la paix. Il lui est impossible de savoir ce qu’il sera demain. Personne ne sait de quoi sera fait demain. Ça fait partie des plaisirs et des surprises de l’incertitude et des voyages. L’ado qui ne sait pas ce qu’il sera demain est souvent un malin : il sait facilement découvrir ce qui a du sens pour lui.
Le truc fondamental c’est encore et toujours le projet. En Espagne, en France ou ailleurs. Mais en complément du projet, il y a des trucs que Marie a découvert en cherchant du travail en Espagne. Rien à voir avec les réseaux sociaux. Tout à voir avec son projet. Ces trucs sont simples. Surtout pour les Français qui viennent en Espagne chercher du travail. Nous allons vous en raconter trois.
Trois trucs pour chercher du travail en Espagne
Les trois sont basés sur un principe simple : oublier les outils de recherche d’emploi. Vous pouvez toujours essayez. Pour vous amuser.
1) Chercher les enfants à l’école
2) Mort au CV
3) Parlez moins de vous…
1) Chercher les enfants à l’école
Le réseau est à la mode. Les réseaux sociaux ont fait émerger des systèmes séculaires, d’échanges, de liens entre personnes qui s’estiment, se reconnaissent, ou partagent ensemble des idées, des goûts ou des loisirs. Se faire voir, se faire remarquer. Internet s’ajoute à nos doutes et nos incertitudes.
Apres près de 20 ans d’observation des réseaux dans la recherche d’emploi, c’était toujours le cercle des copains de jeunesse qui gagnait les concours d’influence secrète sur la recherche d’emploi. Dernièrement, les résultats ont basculé. Un nouveau cercle a pris du pouvoir. Il est monté, il a grandi. Momentanément, il a gagné : l’école.
Marie l’a découvert en allant y chercher ses enfants un peu avant l’heure.
L’école de nos enfants. Qu’elle soit publique, privée, laïque, religieuse, internationale ou locale, chère ou gratuite, l’école est un endroit magique où se réunissent les valeurs et les choix de Marie. Les parents protègent leurs enfants. Le succès de l’école est commun à tous les chercheurs d’emploi. Il est exponentiel pour les Français en Espagne.
En résumé : le dimanche, laisser tomber les alarmes de LinkedIn et des jobsites. Partez en pic-nic avec les parents des copains de vos enfants. L’objectif est simple : raconter vos besoins d’aide. Et n’ayez aucun doute : n’emmenez pas votre CV…
2) Mort au CV
Marie n’a pas de CV. Que faire sans CV ? Résumer son histoire en 78 tours ? Marie fait différemment. Elle devient vite créative. Elle sort des systèmes fermés de la recherche d’emploi. De fait, elle ne cherche pas un emploi. Elle cherche un travail qui ait du sens avec son projet de vie en Espagne, avec son mari et ses enfants.
Le CV… Qui donc a inventé cet "outil" qui consiste á résumer "ses anciens amoureux, pour séduire le prochain ?". A quoi sert de résumer tant d’histoires du passé, quand on nous rabâche les oreilles que plus de 70% des postes de demain n’existent pas aujourd’hui ? Quelle est la valeur ajoutée de toutes ces données ?
Internet, l’identité digitale, les tags ou "mots clés" parachèveront bientôt le règne du CV. En attendant, le CV est encore à l'origine d'un faux débat : sa forme, sa maquette, les résultats du passé… Cherchez plutôt à découvrir les changements d’aujourd’hui et de demain. Et essayez d’imaginer le "travail" au futur. Et pour cela, évitez le CV : ça vous aidera à parler un peu moins de vous-même, et se sera sûrement plus facile…
3) Parlez moins de vous
Marie parle peu d’elle. Elle parle de l’Espagne, de l’environnement, de ses changements, des aspects qu’elle apprend à connaître et qu’elle compare. Sans le savoir, elle a remplacé le discours sur elle, par un discours sur l’environnement économique. Au lieu de ne parler que d’elle, elle parle des autres. En général, pour l’autre, c’est plus intéressant. La manière d’analyser le marché, de l’étudier et de le raconter parle de Marie et de son projet. Parler en termes de marché, c’est parler de valeur ajoutée.
Et une conclusion
Les Français auraient-ils des freins au réseau ? Plus de 70% de résultats pour la recherche de travail en Espagne. 35% en France. Le réseau serait injuste, déloyal et anti-démocratique. Il serait toujours "piston" et trafic d’influence. Sur la Méditerranée, le commerce s’est toujours développé par les liens entre les personnes et les groupes. Les liens qu’on a su créer. La réputation qu’on a gagnée. Le réseau est comme nous : il peut être manipulateur et emprunt de superficialité. Il peut être amical et solidaire. Il dépend de notre histoire. Celle qu’on ne lit pas dans le CV.