La principale association de parents d’élèves appelle ses adhérents à la suspension des paiements des frais de scolarité tant qu'une solution satisfaisante ne sera pas apportée aux familles en difficulté à cause de la crise du Covid-19.
L'Association des Parents d’Élevés (APE) du Lycée Français de Barcelone a décidé de hausser le ton en l’absence de réponse à ses appels à l'aide. Car depuis le début de la crise du Covid-19, des parents se retrouvent en difficulté au moment d'assumer les frais de scolarité de l'établissement ; situation d'autant plus délicate que les familles sont mises à contribution dans le cadre de l'enseignement à distance mis en place depuis l'instauration du confinement.
L'APE avait donc demandé une réduction des frais de scolarité, notamment à la Maternelle, l'activation et le renforcement des économies de fonctionnement et du fonds de solidarité, ainsi qu'un engagement à moyen terme de ne pas augmenter les frais de scolarité. "Nous n'abandonnerons pas des familles qui se retrouvent en difficulté", assure le proviseur du LFB Dominique Duthel. Cependant, la seule solution concrète annoncée à ce jour concerne l'élargissement des bourses et le recours (éventuel) au fonds de solidarité, car toute autre mesure nécessite l'aval de l'AEFE (Agence pour l'enseignement français à l'étranger), gestionnaire direct de l'établissement. Mais le directeur de cette agence, Olivier Brochet, reste aux abonnés absents.
"Il est évident que l'élargissement des bourses est largement insuffisant", répond l'APE. Et on comprend pourquoi quand on connaît le véritable "parcours du combattant" pour obtenir ces aides. Signe révélateur : seuls 223 élèves sur les 3.000 du Lycée Français de Barcelone sont actuellement bénéficiaires de ces bourses.
Colère des parents d'élèves
Par ailleurs, le Fonds de Solidarité du LFB, alimenté par les cotisations volontaires des parents, ne dispose à ce jour que de 132.000 €, ce qui permettrait à la limite de pouvoir subvenir d'urgence aux besoins de quelque 88 familles, selon les calculs de l'APE, mais serait également insuffisant.
Il est vrai que la cagnotte pourrait être alimentée ces prochaines semaines par les économies de salaires qui découleront, pour le LFB, d'un recours -tardif- au dispositif de chômage partiel mis place par le gouvernement espagnol (ERTE), et qui concernera une partie du personnel exclu du télétravail. Mais encore faudrait-il alors la validation de l'AEFE, dont le silence devient insupportable aux parents d'élèves.
L'APE a donc décidé de suspendre collectivement le paiement des frais de scolarité "jusqu’à obtenir une solution, et l’ouverture d’un dialogue fondé sur la solidarité mutuelle avec l'AEFE".
La colère est d’autant plus forte que la quasi totalité des établissements de Barcelone ont appliqué des baisses, comme La Salle qui a diminué de 70% ses frais de scolarité en Maternelle, ou le lycée allemand qui a réduit les cotisations mensuelles à 150 € (en faisant le choix d'interrompre la continuité pédagogique). Même l'école française Ferdinand de Lesseps a pris des mesures directes de réduction des coûts... malgré les remontrances de l'AEFE.
Ce qui fait dire à Marta Climent, présidente de l'APE, dans sa lettre adressée à Olivier Brochet ce 26 avril : "L'AEFE fait preuve d’un manque évident de compréhension de la situation et d’empathie envers les familles, se bornant à donner pour instruction l’envoi de la facture pour le troisième trimestre sans répondre aux propositions formulées". Les parents d'élèves attendent la réponse...