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La grogne des parents d'élèves des Lycées français d'Espagne

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Écrit par Francis Mateo
Publié le 8 avril 2020, mis à jour le 9 avril 2020

Les associations des parents d'élèves réclament une baisse des cotisations conforme aux diminutions de charges momentanées des établissements pendant le confinement. L'AEFE fait la sourde oreille.


Les demandes formulées par différentes voix de parents d’élèves des établissements français en Espagne -comme ailleurs- ne semblent pas déraisonnables en cette période de confinement durant laquelle l'enseignement est transféré à domicile. De fait, écoles, collèges et lycées diminuent leurs frais de fonctionnement. Ces parents voudraient donc logiquement bénéficier des économies réalisées, comme l'a signalé Marta Climent, Présidente de l'Association des Parents d’Elèves (LFB) du Lycée Français de Barcelone : "En ces temps de crise sanitaire exceptionnelle, la solidarité est le maître-mot". 

La présidente a écrit au proviseur du LFB pour lui poser d'abord la question : "Pourquoi les familles devraient-elles payer 100% des frais de scolarité le temps du confinement alors que le suivi pédagogique est bien mis en place mais ne sera jamais au même niveau qu’une école en présentielle ?". Avant de suggérer plusieurs réponses, à commencer par une une baisse des frais de scolarité, mais aussi un ajustement à la hausse des moyens du Fonds de Solidarité et de la Fondation Sara (qui finance principalement les lycéens). "D’après nos calculs, toutes ces mesures cumulées pourraient permettre d’offrir aux familles une réduction se situant aux alentours de 20% sur les frais de scolarité du dernier trimestre de l’année scolaire 2019-2020", conclut Marta Climent.


Patate chaude

La réponse du proviseur du LFB, Dominique Duthel, a fait l'effet d'une douche froide, puisque le chef d’établissement rappelle en substance que l'essentiel des propositions faites par l'APE relève en fait de la direction de l'AEFE. Une fin de non recevoir en somme, même si Dominique Duthel adopte un ton solidaire : "Tout doit être fait pour éviter que des familles ne soient contraintes de quitter le Lycée pour des raisons financières ! (…) En étant particulièrement attentifs à ne maintenir que les dépenses d’investissement indispensables, je suis convaincu que nous pourrons très significativement diminuer, voire peut-être supprimer, l’augmentation des frais de scolarité lors de notre conseil d’établissement prévu fin juin".

L’association de parents d'élèves a donc décidé d’effectuer une démarche internationale via la Fédération des APEs (FAPEE), regroupant plus de 170 établissements dans le monde. Objectif : porter ses revendications et mener cette action de mobilisation sur l'ensemble du réseau AEFE . L'APE du Lycée Français de Barcelone est soutenue dans cette démarche par l'UFE et son président en Catalogne Pierre-Olivier Bousquet, qui a notamment écrit à la députée Samantha Cazebonne. À son tour, la représentante des Français de l’étranger interpelle l'AEFE et prend acte de "la frustration qui grandit chez tous ceux qui prennent la place quotidienne d’enseignants répétiteurs face à leurs enfants, qui continuent à travailler alors que leur pouvoir d’achat décroît et à qui on demande de payer l’intégralité d’un service auquel ils estiment avoir largement contribué !". Tout en pointant le risque d'un effet domino : moins d'élèves l'an prochain, moins de postes et peut-être moins d'établissements. Bref, la grogne des parents d'élèves ressemble de plus en plus à une patate chaude, au grand désarroi des premiers intéressés.

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