Édition internationale

Être un bon touriste à Barcelone, c’est possible

Barcelone, destination méditerranéenne prisée par des millions de visiteurs, traverse une crise identitaire que ses habitants ressentent au quotidien. Victime du surtourisme, la capitale catalane voit ses loyers s’envoler, ses commerces traditionnels disparaître et ses quartiers historiques se transformer en décors de carte postale sans âme.

Photo du Parc Güell à BarcelonePhoto du Parc Güell à Barcelone
Photo : Martijn Vonk, Unsplash
Écrit par Lisa Taleb
Publié le 9 septembre 2025, mis à jour le 19 septembre 2025

« Ce que nous voulons, c’est qu’on nous écoute, pour qu’il n’y ait pas d’intérêts politiques ou économiques qui n’ont rien à voir avec les besoins réels. Ici, le quartier n’est pas à vendre. Ce n’est pas une vitrine, mais un lieu de vie, avec une histoire, une identité, une âme », affirme Manel Martinez, vice-président de l’association de la Barceloneta. 

Pour éviter de tomber dans le piège du tourisme de masse et contribuer à préserver cette authenticité, il est essentiel de s’intégrer et de respecter le quotidien local. Cela débute par de simples gestes : saluer dans la langue locale (espagnol ou catalan), éviter les tenues de plage hors du littoral ou encore ne pas faire de nuisance sonore la nuit. Les Barcelonais apprécient que les visiteurs s’adaptent au rythme et au train de vie de la ville. 

Barcelone a besoin d’un tourisme réfléchi 

L’impact du tourisme ne se limite pas à la foule ou aux nuisances nocturnes. Les locations touristiques, souvent non réglementées, ont « littéralement dévoré le parc immobilier », dénonce Martinez, accentuant l’explosion des loyers. Les manifestations organisées par la population locale demandent une régulation stricte, un soutien aux commerces de proximité et des investissements dans le logement public. Pour les visiteurs, réserver un hôtel ou un appart hôtel est préférable à une location à court terme sur des plateformes comme Airbnb, responsables d’une grande partie de la pression immobilière. 

Être un bon touriste à Barcelone, c’est aussi privilégier les commerces locaux et sortir des sentiers battus. Au lieu de se concentrer sur les Ramblas ou la Sagrada Familia, il est conseillé d’explorer des quartiers moins exposés, comme les parcs, les marchés : parfois les rues se suffisent à elles-mêmes. Cette démarche permet non seulement d’éviter la saturation des sites et de respecter les quotas de visite mis en place par la municipalité, mais aussi de découvrir la ville à travers ses habitants et ses traditions. 

Comme le rappelle Martinez, « le mauvais tourisme, ou le tourisme nocif, c’est celui fait par des gens qui ne cherchent pas à découvrir, mais à s’imposer et à consommer l’espace sans respect ». Apprendre quelques mots de catalan, regarder autour de soi et respecter le calme du quartier en soirée sont autant de petites attentions qui font toute la différence. À Barcelone, la convivialité s’exprime par l’écoute et la compréhension mutuelle : « Le respect ne se gagne pas par la force. Il se gagne en expliquant les choses », insiste-t-il, en invitant chacun à « vivre la ville, pas simplement la consommer ». 

 

Tourisme durable, expérience partagée

Barcelone ne peut pas se permettre de tout miser sur le tourisme ni de le rejeter complètement. Il est possible d’y vivre de vrais moments de découverte, tant que chaque visiteur contribue au respect local et à la création d’un avenir partagé. Respecter les habitants, choisir les bons hébergements et consommer local, c’est prendre soin de la qualité de vie et de l’avenir de cette ville exceptionnelle. À chacun de jouer pour préserver l’identité unique de Barcelone et la rendre « flamboyante et rayonnante » pour les générations futures.

 

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