Édition internationale

Pierre Armas : "Avec des vidéos et de l'effort, j'ai réussi à me faire connaître"

Fan du FC Barcelone depuis toujours, Pierre Armas a fait de sa passion son métier. Spécialisé sur le club, son média "News Tiki Taka" est suivi par des milliers de personnes sur les réseaux sociaux.

Pierre Armas, journaliste sportif et fondateur de News Tiki Taka, un média français basé sur le FC Barcelone © Pierre Armas Pierre Armas, journaliste sportif et fondateur de News Tiki Taka, un média français basé sur le FC Barcelone © Pierre Armas
Pierre Armas, journaliste sportif et fondateur de News Tiki Taka, un média français basé sur le FC Barcelone © Pierre Armas
Écrit par Milla Lanciego
Publié le 25 juin 2025, mis à jour le 27 juin 2025

Né à Barcelone, Pierre Armas a passé son enfance dans la capitale de la Catalogne. À l'âge de 14 ans, il suit sa mère en France et continue son cursus scolaire à Rennes. Après une Licence en information et communication, il fait une année de césure, en quête d'un double diplôme. Son objectif, financer son Master en management à Barcelone. Passionné de football, il passe son temps libre à tourner des vidéos sur le FC Barcelone. Un projet démarré dans sa chambre qui est aujourd'hui un média à part entière installé à Barcelone, News Tiki Taka. 

 

Le FC Barcelone est supporté par des millions de personnes dans le monde. Quel lien spécial éprouves-tu avec cette équipe ?

Déjà, je suis né à Barcelone, c'est ma ville et je l'adore. Mais quand j'y vivais, je ne me rendais pas compte de l'impact qu'avait le club à l'international. J'avais seulement 13 ans et je n'avais pas voyagé énormément, comme la plupart des gens. J'avais normalisé le fait que ce soit "un grand club". Lorsque j'ai déménagé à Rennes, j'ai vu qu'il y avait un vrai intérêt des francophones pour le Barça. Quand je disais aux gens d'où je venais, la première chose dont on me parlait, c'était de ça. C'est à ce moment-là que je me suis dit qu'il fallait en faire quelque chose.

 

Plutôt que de critiquer sur mon canapé,  j'ai commencé à faire des micro-trottoirs sur place

 

 

Tu portes une grande importance à donner ta propre vision du club dans tes contenus. Comment as-tu réussi à te différencier des autres médias ?

Au départ, je publiais juste des photos sur Instagram en donnant mon avis sur le match, comme beaucoup. Puis, j'ai réalisé lors de mon séjour en France que les gens qui parlaient du club n'étaient pas très pertinents. J'étais frustré, ça me démangeait de savoir que je pourrais apporter plus qu'eux au niveau journalistique. Donc, plutôt que de critiquer sur mon canapé, j'ai commencé à faire des micro-trottoirs sur place. J'avais peu de moyens, je faisais des voyages de temps en temps, et j'étais naturel et spontané.

 

Est-ce un avantage de faire tes vidéos ici, à Barcelone ?

Oui ! Avec mon équipe, on voulait être une chaîne qui priorise le fait d'être sur place. Lorsqu'on fait des débriefs, on essaie de les faire devant le stade. Cela apporte un plus à ceux qui font ça depuis chez eux. Nous, on a vu le match, donc les gens auront notre vision depuis le stade. On a souvent été dans la rue aussi. Donc oui, ça nous permet de donner notre avis, et on sent que sur ce format-là, on peut apporter quelque chose de plus que la concurrence. 

 

D'où vient le nom News Tiki Taka ?

J'ai eu l'idée quand je venais de finir le lycée. Je cherchais un nom qui soit vendeur et en même temps international. "News" en anglais, ça sonne à tout le monde. Et "Tiki Taka", les gens qui connaissent le Barça savent que ce que c'est (style de jeu de football caractérisé par des passes courtes et rapides, développé par le FC Barcelone. ndlr). C'est un peu marrant, un peu frais, et je me suis dit que c'était le bon ! C'est ce nom-là depuis le début et il n'a jamais changé. 

 

Tu as commencé à parler de ta passion pour le club depuis ta chambre. Comment es-tu passé de simple amateur à spécialiste ?

Quand on a commencé les micro-trottoirs, on les publiait sur YouTube. Et, comme tout commencement, ça ne marchait pas. Il y a eu un tournant lorsque j'ai commencé à publier des extraits sur TikTok. Je me rappelle la première fois où j'ai eu 10.000 vues, j'étais fou de joie. C'est à partir de cet instant-là que j'ai travaillé dur. Petit à petit, avec plein de vidéos et d'efforts, on est arrivés à avoir un certain nombre d'abonnés et à se faire connaître. On essaie de garder un rythme soutenu sur tous nos réseaux sociaux, mais c'est très compliqué.

 

C'est un projet qui me prends à peu près 6 heures par jour

 

Tu es accompagné de deux autres journalistes pour gérer News Tiki Taka. Combien de temps consacres-tu personnellement à ce projet ?

En effet, on est trois. Moi, Tanguy et Sacha. Tanguy, il m'apporte le profil journalistique et s'occupe principalement du site. Sacha, lui, même s'il a une expertise et une analyse très fines, il n'a pas les codes que peuvent avoir les journalistes, donc il s'occupe des réseaux sociaux. De mon côté, ça me prend énormément de temps, je ne compte pas mes heures. Pour une vidéo YouTube, il y a souvent 2 heures de miniature, 2 heures de montage et 2 heures de recherche. Donc ça fait à peu près 6 heures par jour.

 

Sacha, Pierre et Tanguy lors d'un débrief du FC Barcelone devant le stade pour leur média News Tikitaka © Pierre Armas
Sacha, Pierre et Tanguy débriefent l'un des matchs du FC Barcelone devant le stade pour leur média News Tiki Taka © Pierre Armas

 

Il est de plus en plus fréquent de voir des expatriés français créer leur entreprise en Espagne. De ton côté, arrives-tu à vivre de ton média ?

Pour l'instant, non. C'est un projet qui ne me rapporte pas d'argent. Mais c'est un objectif à long terme. Je ne veux pas créer ma société maintenant, car ce serait à perte, mais j'ai déjà préparé le terrain. Je me suis pas mal renseigné, et fiscalement, c'est plus avantageux de créer une entreprise en France. C'est ce que je compte faire par la suite, en sachant que si je fais des partenariats, ce sera avec des marques françaises.

 

Les informations de News Tiki Taka sont uniquement proposées en langue française. Ton audience est-elle seulement francophone ?

La plupart du temps, oui. J'ai énormément d'abonnés africains, notamment de Sénégalais ou de Guinéens. C'est une région passionnée par le Barça qui en demande beaucoup. En ce qui concerne les expatriés francophones à Barcelone, je n'arrive pas à les recenser, mais il est arrivé que l'on me reconnaisse dans la rue, parfois. Du côté des Espagnols, la langue crée une barrière. Quand je faisais des micro-trottoirs, je laissais la version originale et je mettais des sous-titres en français, donc cela élargissait l'audience.

Quel est le meilleur souvenir que tu as créé à Barcelone grâce à ton média ?

Une des étapes que j'ai franchies, c'était d'être accrédité pour un match du FC Barcelone Atlètic, la deuxième équipe de la ville. C'était il y a deux mois. Ce sont des jeunes qui étaient en troisième division. J'ai pu interviewer les joueurs et rédiger une chronique d'après-match. C'était un aboutissement et une confirmation de ma venue ici, à Barcelone.

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