L'Espagne a connu une chute de fréquentation cet été avec une baisse de 6% du nombre de visiteurs selon les chiffres du quotidien espagnol, Expansion. Un constat loin d'être alarmant tant le nombre de touristes étrangers était particulièrement élevé en 2017, mais également loin d'être de bon augure pour l'été 2019. Tentative d’explication.
Terre-Sainte du tourisme balnéaire en Europe, l’Espagne a connu sa première baisse de fréquentation depuis 2009. Il faut dire, avec 82 millions de touristes étrangers l’année dernière et une hausse de 9% par rapport à 2016, il était difficile d’assumer la comparaison avec ces chiffres historiquement hauts. "Nous sommes devenus le deuxième pays du monde en termes de visiteurs et de revenu par touriste", affirmait Mariano Rajoy en début d’année, louant le "grand effort" pour "être plus compétitif". Cette année, même son de cloche pour Pedro Sánchez, qui, en relativisant sur ce tourisme en baisse, n’a pas hésité à louer ce secteur qui emploie plus de 2,6 millions de travailleurs, toujours selon l’Expansion.
Printemps arabe et contexte géopolitique
Cette deuxième place de l’Espagne est intimement corrélée à la vague de révolutions ayant frappé les pays arabes tels que la Tunisie, l’Egypte ou le Maroc en 2011. Trois pays qui brassent énormément de touristes et qui étaient en concurrence direct avec l’Espagne. Dans un tel contexte, la péninsule Ibérique a joué le rôle de destination européenne refuge et l’a d’autant plus été après la vague d’attentats terroristes. Cet été, en revanche, les grands concurrents en termes de tourisme balnéaire bon marché, dont les pays marqués par le printemps arabe, ainsi que le Turquie, ont récupéré leur part de marché.
L’implicite impact du Brexit
Le Brexit a également une incidence sur l’Espagne, destination prisée des vacanciers britanniques. Les arrivées en provenance du Royaume-Uni représentent certes 1/5e du flux touristique, mais elles ont en parallèle baissées de 5,6% selon les chiffres de l’INE (Institut national de la statistique). Une conséquence direct de la dépréciation de la livre sterling, rendant moins abordables les vacances dans la zone Euro.
C’est un constat. Après des années de floraison, le tourisme en Espagne a connu sa première baisse depuis 2009. Néanmoins, les chiffres historiquement hauts de 2017 et le contexte géopolitique viennent quelque peu nuancer ce bilan. Sans être alarmant, cette chute n’augure rien de bon pour l’été 2019, qui devrait connaître un nouveau revers de conjoncture.