Lundi après-midi, le président du Parlement de Catalogne a proposé le numéro 2 de Junts par Catalunya (JxCat) pour la présidence de la Generalitat. Il s’agit de Jordi Sànchez, ex-leader de l’Assemblée Nationale de Catalogne qui est en détention provisoire depuis le 15 octobre pour "sédition".
Les deux formations JxCat et ERC (Esquerra Republicana de Catalunya) se sont mises d’accord pour le désigner comme candidat, mais pour l’instant Roger Torrent ne dispose que de 64 votes en sa faveur quand la majorité absolue est de 68. Ni Carles Puigdemont, ni Toni Comin, qui ont fui en Belgique, ne peuvent voter et le dernier parti indépendantiste, la CUP (Candidatura de Unidad Popular), ne soutient pas la candidature de Sànchez. Le président du parlement catalan n’a toujours pas fixé de date pour l’investiture et le parti JxCat lui a demandé de donner plus de temps aux formations, pour pouvoir parvenir à un accord avec la CUP. Le parti anticapitaliste exhorte en tous cas Torrent à commettre un acte de "désobéissance", en prenant en compte le vote des deux leaders exilés.
Cependant, même si les trois partis indépendantistes se mettent d’accord pour proposer Jordi Sànchez à la présidence de la région, il faudra d’abord obtenir l’accord du juge de la Cour suprême, Pablo Llarena, pour lui permettre de sortir de prison pour l’investiture, fixée le 12 mars. Si le juge refuse, en dépit d'un précédent datant de 1987 et relatif aux élections basques, le parti de Carles Puigdemont (JxCat) a déjà averti qu'il porterait plainte contre le juge. L'accusation d'utilisation de la justice à des fins politiques serait alors plus que jamais au cœur du débat.