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Un ministre du régime birman en Thaïlande pour une discussion de crise

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via REUTERS - Des manifestants tiennent une banderole montrant le portrait d'Aung San Suu Kyi, à Mandalay, en Biramnie, le 19 février 2021

Le ministre birman des Affaires étrangères nommé par l'armée est arrivé en Thaïlande mercredi pour des discussions sur la crise en Birmanie, où les manifestations se poursuivent contre le coup d’Etat du 1er février.

Il s’agit du premier voyage à l'étranger d'un membre du nouveau gouvernement militaire birman.

La réunion à laquelle doit participer Wunna Maung Lwin est organisée par l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (Asean).

Selon une source thaïlandaise le chef de la diplomatie du gouvernement militaire birman avait également une réunion prévue avec le Premier ministre thaïlandais Prayuth Chan-O-Cha.

Des dizaines de manifestants se sont rassemblés devant l'ambassade de Thaïlande à Rangoun brandissant des pancartes indiquant: «Respectez notre vote» ou encore «Nous avons voté NLD».

"Notre ministre des Affaires étrangères est Aung San Suu Kyi", ont scandé les manifestants, faisant référence au poste qu'elle occupait dans le gouvernement qu'elle a de facto dirigé après avoir très largement remporté les élections de 2015.

À Bangkok, le Premier ministre Prayuth Chan-O-Cha, lui-même ancien militaire putschiste, a refusé de confirmer aux journalistes qu'il avait rencontré le ministre birman.

"Certaines choses ne sont pas officielles", a-t-il déclaré. "Nous offrons notre soutien en tant que pays de l'ASEAN qui se doit de coopérer et d’appeler de ses vœux que tout se passe bien."

L’Indonésie a pris l’initiative de ces efforts diplomatiques déployés par les pays voisins de la Birmanie mais son ministre des Affaires étrangères, Retno Marsudi, a annulé mercredi une visite dans le pays, où le mouvement de contestation et de désobéissance civile paralyse une partie des activités.

Selon des sources proches du dossier, l’Indonésie propose un plan consistant à envoyer des observateurs de l’Asean pour garantir que la junte au pouvoir en Birmanie respectera sa promesse d’organiser des élections libres.

Les militaires, qui ont instauré l’état d’urgence pour une période d’un an, n’ont donné aucune date pour un nouveau scrutin après l’annulation des législatives du 8 novembre largement remportées par la Ligue nationale pour la démocratie (LND).

Mais le parti d’Aung San Suu Kyi réclame que sa victoire soit reconnue.

Mardi, des centaines de manifestants se sont rassemblés devant l’ambassade d’Indonésie à Rangoun pour afficher leur opposition à de nouvelles élections.

“Ce n’est pas le moment idéal pour effectuer une visite en Birmanie”, a déclaré le ministère indonésien des Affaires étrangères pour expliquer l’annulation du déplacement de Retno Marsudi.

Mardi, les ministres des Affaires étrangères du G7 ont condamné fermement les actes de violence des forces de sécurité birmanes lors des manifestations contre le putsch.

Les Etats-Unis ont sanctionné plusieurs membres de la junte et averti qu’ils envisageaient de nouvelles mesures.

L’Union européenne a dit quant à elle réfléchir à des sanctions visant les entreprises contrôlées par l’armée birmane.

Publié le 25 février 2021, mis à jour le 25 février 2021

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