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TRAFIC - Célébrités thaïlandaises perquisitionnées après l'arrestation d'un baron de la drogue laotien

Écrit par Lepetitjournal Bangkok
Publié le 2 février 2017, mis à jour le 8 janvier 2018

La police thaïlandaise a procédé jeudi à de nombreuses perquisitions chez des célébrités locales après l'arrestation en janvier d'un baron de la drogue laotien.

Quinze bâtiments dont l'appartement de Napapa Thantrakul, une star de la télévision thaïlandaise, ont été perquisitionnés jeudi dans le cadre d'une enquête ouverte depuis l'arrestation à Bangkok d'un Laotien qualifié de "baron international de la drogue" par la police thaïlandaise.

Selon les enquêteurs, le réseau de Xaysana Keopimpha, 42 ans, a pu prospérer grâce à de nombreux contacts hauts placés.

Ce dernier a été appréhendé en janvier à l'aéroport de Bangkok lors d'une très spectaculaire intervention des forces de l'ordre sous les yeux médusés de centaines de touristes.

D'après les autorités thaïlandaises, il est à la tête d'un vaste cartel qui approvisionne la Thaïlande et la Malaisie en comprimés de méthamphétamine (connus dans la région sous le nom de yaba) en provenance de la Birmanie.

Selon la police, Bangkok et ses environs abritait de nombreuses caches et protections pour le syndicat de la drogue, avec des concessionnaires de voiture de luxe et des célébrités qui aidaient au blanchiment des profits de Xaysana.

Haute société

"Le réseau de Xaysana comprend des personnalités haut placées, des célébrités et des concessionnaires de voitures de luxe", a expliqué Sommai Kongvisaisuk du Bureau de répression des narcotiques.

Parmi les endroits perquisitionnés jeudi, l'appartement de la star de la télévision Napapa Thantrakul dont le mari, Akkarakit Worrarojcharoendej, appelé "Benz", aurait accepté des cadeaux de Xaysana et notamment plusieurs voitures.

Il aurait fait savoir qu'il se rendrait à la police vendredi pour s'expliquer après avoir dans un premier temps quitté précipitamment la ville en début de matinée juste avant l'arrivée des forces de l'ordre dans son appartement et son garage de moto.

"Nous cherchons à rassembler des preuves et des liens et nous examinons leurs biens, comptes bancaires, véhicules," a indiqué jeudi aux journalistes l'adjoint du chef du bureau des narcotiques, Pornchai Charoenwong, soulignant qu'Akkarakit n'était pour l'heure qu'un suspect.

Pour l'instant, six suspects, dont trois originaires du nord-est de la Thaïlande, accusés de faire partie du réseau, ont été arrêtés aux côtés de Xaysana.

Ce dernier avait, d'après la police thaïlandaise, un mode de vie "extravagant" dans son pays qui est l'un des plus pauvres d'Asie mais où la corruption est généralisée comme dans les pays voisins - Thaïlande et Birmanie.

"Il est une célébrité au Laos et il utilisait des affaires tels que des hôtels et des concessions de voitures de luxe comme couverture," explique le chef de la lutte anti-narcotiques thaïlandais,  Sirinya Sitdhichai.

Une photo du baron présumé de la drogue posant en compagnie de proches d'un ancien Premier ministre laotien a fait grincer quelques dents lorsqu'elle a émergé peu après l'arrestation de Xaysana.

La belle-fille de l'ancien Premier ministre s'est déffendue sur Radio Free Asia en assurant que le cliché avait été pris "par accident" et que Xaysana n'est qu'une simple connaissance croisée "occasionnellement dans des soirées ou des mariages".
Xaysana a également multiplié à Bangkok les grandes fêtes instaurant des relations amitiés avec des célébrités du monde du cinéma et de la télévision notamment.

Le terme "hi-so", de l'anglais "high society", est couramment utilisé par les Thaïlandais pour parler des gens riches, dont les célébrités, ayant d'importantes connections et souvent perçus comme intouchables.

La police, qui affirme que d'autres personnalités haut placées sont impliquées, a indiqué que d'autres perquisitions d'envergure étaient prévues.

"Le prochain raid pourrait bien être 100 fois plus excitant que celui-ci," a lancé Sommai Kongvisaisuk aux journalistes.

(http://www.lepetitjournal.com/bangkok) jeudi 2 février 2017
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Publié le 2 février 2017, mis à jour le 8 janvier 2018

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