Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l’accident vasculaire cérébral (AVC), figure parmi les cinq premières causes de décès au monde. Si l’intervention médicale peut éviter la mort, il est possible que les personnes qui en sont victimes aient à vivre le reste de leur existence avec des séquelles handicapantes. Selon le Dr Kaseansom, du Samitivej Hospital, l’AVC peut être évité dans 80% des cas, c’est pourquoi il préconise la prévention
Vous lisez probablement cet article devant votre ordinateur en faisant rouler du doigt la molette de votre souris. Ce geste simple est rendu possible par l’influx nerveux envoyé par votre cerveau. Si ce dernier ne peut plus envoyer d’ordre aux muscles, vous ne pouvez plus bouger votre doigt.
Anatomie de l’AVC
Une idée fausse mais largement répandue est que l’accident vasculaire frappe le cœur. En réalité, il se produit lorsque le flux de sang qui alimente le cerveau est perturbé.
Il y a deux types d’AVC: ischémique et hémorragique.
Les accidents vasculaires ischémiques sont provoqués par la formation d’un caillot qui bloque le flux de sang dans une artère alimentant le cerveau; les accidents vasculaires hémorragiques sont causés par la rupture de la paroi d’une même artère, entrainant une hémorragie dans le cerveau.
Le Dr Kaseansom Viranuvatti, médecin de l’hôpital Samitivej Srinakarin, explique que les symptômes dépendent de la partie du cerveau qui est affectée. Les symptômes habituels sont l’affaiblissement (hémiparésie) de la moitié droite ou gauche du visage, ou alors d’un bras ou d’une jambe. Un sourire qui flanche, un discours lent et/ou inarticulé, une vision double, des vertiges, sont les signes d’AVC.
Lorsque quelqu’un semble faire un AVC, les médecins recommandent d’appliquer la procédure appelée FAST (Face, Arms, Speech, Telephone) qui consiste à demander au patient de sourire et d’examiner son visage (Face) pour vérifier s’il y a une faiblesse musculaire (le sourire tombe); il faut ensuite lui demander de lever les bras (Arms) pour voir si l’un des deux pend; et enfin on lui pose une question simple pour vérifier sa faculté à articuler et à formuler la réponse (Speech). Si les symptômes sont vérifiés, il faut appeler l’hôpital sans tarder (Telephone). "Il n’y a rien d’autre à faire pour les patients qui font un AVC que de les amener rapidement à l’hôpital le plus proche. Le problème doit être diagnostiqué et traité immédiatement", explique le docteur Kaseansom.
Le facteur temps est essentiel. "Le mieux que l’on puisse espérer dans le cas d’un AVC ne peut être obtenu que si le patient est pris en charge médicalement dans les 4 à 5 heures, ce qui correspond à la fenêtre de temps idéale. Plus vite le traitement démarre, meilleures sont les chances pour le patient de récupérer le mieux possible.
Traitement et convalescence
Une fois la cause de l’AVC diagnostiquée, le problème peut être traité soit pas l’administration d’un médicament qui permet de dissoudre les caillots, ou d’un anticoagulant. Dans le cas d’un accident cérébro-vasculaire hémorragique, une intervention chirurgicale peut être nécessaire pour stopper le saignement à l’origine de l’attaque. Cette chirurgie peut être effectuée sur n’importe quelle partie du cerveau y compris le tronc cérébral. Dans certains cas, les médecins n’ont pas besoin de recourir à la chirurgie, ils peuvent injecter une sorte de colle pour arrêter le saignement. Selon la sévérité de l’attaque cérébrale et la rapidité de l’intervention médicale, il est possible pour certains patients de retrouver un état quasi normal.
Cependant, certains patients peuvent avoir des séquelles à vie telles qu’une faiblesse musculaire sur un côté du corps, des difficultés d’élocution, problèmes de mémoire, de sommeil, d’appétit, et souffrir de dépression.
Rien de tel que la prévention…
"Prévenir vaut mieux que guérir, dit-on. Par conséquent, il ne vous reste plus qu’à réduire les facteurs de risque," conseille le Dr Kaseansom. Les facteurs de risques de faire un AVC sont les suivants: une pression sanguine élevée ou LDL élevé (mauvais cholestérol), l’obésité, le diabète de type 2, le tabagisme, la consommation excessive d’alcool, une maladie cardiaque ou des fragilités héréditaires qui augmentent le risque d’accident vasculaire. Pour mesurer votre degré de risque, vous pouvez utiliser le Stroke Risk Scorecard).
"Les AVC sont plus fréquents à Bangkok que dans les villages en raison de la qualité de la nourriture et du stress", note le Dr Kaseansom.
En fait, nombres d’entre nous ont déjà subi une ischémie cérébrale transitoire (ICT – TIA en anglais) ou plus couramment mini-AVC. Les patients atteints d’une ICT peuvent présenter les mêmes symptômes que l’AVC, mais ceux-ci ne durent que quelques instants, jusqu’à 15 minutes, et peuvent être associés à d’autres types de maladies.
Si vous ou quelqu’un de votre famille avez déjà présenté de tels symptômes, il est préférable de consulter un médecin afin d’évaluer vos risques de faire un AVC dans le futur.
Les médecins du monde entier conseillent de contrôler son taux de cholestérol, sa pression artérielle, et son poids, et limiter la consommation d’alcool et de tabac. Ils suggèrent aussi de suivre un régime alimentaire sain et de faire de l’exercice. Il est important de suivre les conseils de son médecin pour traiter ses problèmes de santé courants qui augmentent vos risques de faire un AVC. Beaucoup de gens essayent d’éviter les médicaments pour le diabète ou l’hypertension, et se tournent vers le régime, l’exercice, ou la médecine par les plantes au lieu de suivre les conseils de leur médecin. Cela augmente le risque d’AVC.
Chez l’enfant, le Dr Kaseansom explique que l’AVC peut être causé par un accouchement difficile, un développement vasculaire anormal, etc. Cela se traduit parfois par un comportement agressif ou autistique.
"Le régime alimentaire est important, l’exercice est important, mais quand il y a des questions d’hérédité, alors les médicaments sont très importants. Par exemple, la solution contre un taux élevé de cholestérol n’est pas de maigrir. Les gens mince peuvent avoir un cholestérol élevé. Ils prendre des médicaments pour faire baisser leur taux de lipides," insiste le Dr Kaseansom.
Le message, par conséquent, est que même un handicap héréditaire peut être atténué pour éviter un AVC. Par conséquent, pourquoi ne pas saisir les chances de combattre cet adversaire furtif qui peut anéantir nos vies?
Kaseansom Viranuvatti, M.D., Neurologist
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