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SUD THAÏLANDE - Trois enfants de la même famille abattus dans leur maison

Trois frères âgés de trois, cinq et neuf ans, ont été abattus, lundi, avec une rare violence dans le sud de la Thaïlande a indiqué la police. Les garçons ont été tués dans leur maison après leur retour de la mosquée. L'incident s'est produit à Narathiwat, l'une des trois provinces à majorité musulmane situées près de la frontière malaisienne et dans lesquelles des violences insurrectionnelles font rage depuis de dix ans.

La mère, enceinte, et le père, ont également été visés lors de cette attaque, mais tous deux ont survécu, selon la police du district de Bacho.

Le colonel Pramote Promin, porte-parole militaire de la région du sud, a indiqué qu'il ne pouvait pas confirmer si les décès étaient liés ou pas à la rébellion contre le gouvernement central thaïlandais. "Nous devons attendre l'enquête de police mais la société doit condamner les auteurs de cet incident", a t-il déclaré.

Les médias locaux ont rapporté que des hommes armés avaient criblé la maison familiale de balles, blessant les garçons, qui sont décédés plus tard à l'hôpital.

Plus de 5.900 personnes, en majorité des civils, ont perdu la vie dans ce conflit mené par des insurgés qui revendiquent une plus grande autonomie vis-à-vis de l'autorité de Bangkok qui a annexé la région il y a un siècle.

Cette année, environ 40 personnes ont déjà perdu la vie dans cette zone rétive, selon les observateurs de Deep South Watch.

Des dizaines d'enfants ont été tués par des insurgés ou des forces de sécurité depuis le début des violences début 2004. Les Nations Unies ont d'ailleurs été invitées à appeler à l'arrêt des violences contre les jeunes de la région.

Selon les professionnels de la santé mentale du sud du pays, les enfants présenteraient de plus en plus des symptômes de trouble de stress post-traumatique, colère, peur et introversion, causés par la vie en zone de conflit.

Les autorités locales ont déclaré qu'il y avait plus de 5.000 orphelins dans ces trois Provinces du Sud.

La colère des insurgés tire ses racines de longue date des efforts de la Thaïlande, pays à grande majorité bouddhiste, pour assimiler les malais musulmans, affichant un manque de respect pour la langue, la religion et les coutumes locales.

Les pourparlers de paix entre certains groupes rebelles et les autorités thaïlandaises ont été interrompus du fait que le gouvernement est préoccupé par l'agitation politique actuelle à Bangkok.

Les rebelles, y compris ceux du Front révolutionnaire national qui sont supposés commander un grand nombre de combattants, ont enchaîné les demandes afin que les pourparlers de paix puissent continuer.

Pour l'instant il n'y a pas eu de réponse concrète du côté thaïlandais.

lepetitjournal.com bangkok
Publié le 4 février 2014, mis à jour le 18 octobre 2018

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