Plus de 200 pêcheurs cambodgiens sauvés de "conditions similaires à de l'esclavage" sur un bateau thaïlandais dans les eaux indonésiennes sont rentrés chez eux jeudi, après plusieurs années de captivité pour certains, ont fait savoir des officiels et des victimes.
Certains des 230 marins qui avaient été leurrés pour travailler sur des bateaux de pêche dans les eaux indonésiennes ont été secourus en mai, selon un communiqué du ministère cambodgien des Affaires étrangères.
Tous, à l'exception de 17 d'entre eux, sont arrivés à Phnom Penh jeudi matin depuis l'ile indonésienne d'Ambon à bord d'un jet affrété par PT Maribu Industries Group, une société représentant les navires thaïlandais, a indiqué à la presse la secrétaire d'Etat à l'Intérieur, Chou Bun Eng.
Les 17 marins restant devaient rejoindre le Cambodge plus tard dans la soirée de jeudi, a-t-elle précisé, ajoutant que la compagnie avait accepté de payer des salaires substantiels au groupe de victimes tout entier.
"Certains sont en mauvaise santé. L'un d'entre eux ne peut pas marcher. Son corps est partiellement paralysé", a souligné Chou Bun Eng.
Sam Nak, 29 ans, a été forcé d'embarquer il y a quatre ans pour travailler sur un bateau thaïlandais au large d'Ambon. "J'étais forcé de travailler jour et nuit," a-t-il confié à l'AFP à son arrivée à Phnom Penh. "C'était comme de l'esclavage. Nous avions très peu de temps pour nous reposer," a-t-il Sam Nak, ajoutant qu'on lui devait environ 3.000 dollars.
Ce rapatriement fait suite au retour de plus de 100 pêcheurs le mois dernier depuis l'ile indonésienne de Benjina.
En avril, l'Indonésie a mis en place une commission d'enquête chargée de vérifier des accusations d'esclavage au sein de son industrie de la pêche après que des ressortissants du Cambodge, du Laos, de Birmanie et de Thaïlande ont été retrouvés sur des chalutiers à pêcher dans les eaux indonésiennes.
La Thaïlande, qui est le troisième producteur mondial de produits de la mer, fait l'objet d'une surveillance internationale accrue suscitée par une série de révélations à propos de l'exploitation outrancière au sein de son industrie de la pêche.
Avec AFP vendredi 19 juin 2015
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