Les joues transpercées par des épées, des sabres et même une ancre de bateau: au festival végétarien de Phuket, les fidèles témoignent de leur ferveur en suivant un rite religieux taoïste à base de mutilations expiatoires.
À l'occasion de cette fête «des neuf dieux empereurs», qui a lieu du 9 au 17 octobre dans le sud de la Thaïlande, l'un d'entre eux s'est fait planter vendredi dix couteaux de boucher dans la bouche avant d'entrer dans une transe au son lancinant de tambours.
Un autre s'entaille la langue avec une hache tandis qu'un jeune homme défile, les joues transpercées par une aiguière en métal.
"Les fidèles souffrent pour que les péchés des gens soient nettoyés (...) C'est un festival pour vaincre le mauvais sort", explique à l'AFP Pathompong Reanthong, 24 ans, l'un des organisateurs.
Pendant ces cérémonies de purification, les adeptes se privent de viande, d'alcool et de rapports sexuels. Orchestrées par la communauté chinoise locale, elles se répètent depuis 1825 dans cette île qui attire de très nombreux touristes chaque année.
Selon la légende, tout a commencé avec une troupe d'opéra chinois miraculeusement guérie du paludisme en adoptant un régime végétarien strict.
La plupart des dévots sont des hommes, mais quelques femmes franchissent le pas, avec vendredi une adepte défilant les joues transpercées par une canne à pêche.
Le festival, qui n'avait pas eu lieu l'année dernière pour respecter le deuil ayant suivi la mort du roi Rama IX en 2016, attire des centaines de milliers de visiteurs chaque année.
La plupart sont des touristes asiatiques, notamment des Chinois, des Singapouriens ou des Taïwanais. Les Thaïlandais sont aussi nombreux à faire le déplacement.