Une poignée de militants pro-démocratie a défié l’interdiction de réunion politique, dimanche, pour commémorer la constitution de 1932 et conspuer par la même occasion la dictature militaire en place depuis plus de trois ans.
En avril, la plaque commémorative qui marquait depuis 1932 l'endroit où un groupe de révolutionnaires avait déclaré cette année-là la fin des pouvoirs absolus du monarque de l'époque Rama VII, a été remplacée dans des circonstances mystérieuses par une plaque portant un message royaliste.
En juin, la police thaïlandaise a menacé d'arrêter les militants pro-démocratie voulant commémorer l'anniversaire de la révolution de 1932.
Le putsch de 2014 a été le 12e coup d’État réussi en Thaïlande depuis 1932. L'armée avait déclaré avoir été obligée de prendre le pouvoir pour mettre fin à la corruption, relancer l'économie et remettre de l'ordre dans le pays, invoquant notamment le cycle de violence et d'instabilité qui minait le pays depuis 2006, lorsqu'un autre coup d’État avait démis le frère ainé de Yingluck – Thaksin Shinawatra – en tant que Premier ministre.
Des élections sont programmées pour la fin de l'année prochaine, mais le calendrier originellement prévu pour retourner à un gouvernement civil a été constamment retardé.
Certains groupes de defense des droits de l'homme estiment que les militaires utilisent la menace de l'instabilité politique pour prolonger leur régime.
Le pays reste largement divisé entre les "Chemises rouges", qui soutiennent le clan Shinawatra, et une élite de Bangkok étant liée aux militaires.
Thaksin Shinawatra s’est volontairement exilé à Dubai depuis 2008 pour éviter de recevoir des condamnations qui selon lui seraient de motivation politique.
Yingluck a fui la Thaïlande en août pour échapper à une condamnation pour négligence criminelle présumée dans un programme de subvention du riz ayant été très couteux. Un mois plus tard elle a reçu une peine par contumace de cinq ans de prison.