Deux jeunes Thaïlandais ont été inculpés lundi de "lèse-majesté" après plus de 70 jours de détention, dans un pays où la loi protégeant la monarchie est extrêmement répressive.
La pièce qui leur est reprochée, intitulée "La fiancée du loup" ("Jao Sao Ma Pa" en thaï), avait été jouée à la prestigieuse université Thammasat de Bangkok, pour commémorer le soulèvement étudiant d'octobre 1973, réprimé dans le sang par l'armée.
L'étudiante Patiwat Saraiyaem, âgée de 23 ans, et le militant Porntip Mankong, 25 ans, doivent présenter leur défense fin décembre, a précisé à l'AFP leur avocat, Pawinee Chumsri.
D'ici là, ils devraient rester en prison, la libération sous caution étant rarissime dans les cas de lèse-majesté.
Le roi Bhumibol Adulyadej, 86 ans, qui jouit auprès de certains de ses sujets d'un statut de demi-dieu, est protégé par une des législations les plus sévères au monde.
Depuis sa prise de pouvoir le 22 mai, la junte militaire fait la chasse à ses opposants, et la lutte contre le crime de lèse-majesté est devenue une de ses priorités.
Amnesty International dénonce un nombre "sans précédent" de poursuites pour lèse-majesté, avec au moins 14 personnes inculpées depuis le putsch, dont plusieurs placées en détention.
Plusieurs autres ont été condamnées, dont un musicien qui s'est vu infliger en août 15 ans de prison pour des propos jugés insultants envers la monarchie postés sur Facebook en 2010 et 2011.