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Légère remontée de l’eau du Mékong sur fond de micmac dans les données

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Reuters

La Commission du Mékong (MRC) a déclaré lundi que les niveaux d’eau sur le Mékong avaient "légèrement" augmenté soulignant qu’elle examinerait pourquoi ses propres données sur les lâchers des barrages chinois en amont différaient de celles fournies plus tard par Pékin.

La Chine dispose de 11 barrages sur le fleuve Mékong, long de 4.350 km, qui passe par cinq autres pays en aval et dont plus de 60 millions de personnes dépendent pour vivre. 

Ces dernières semaines, les niveaux d’eau sur le fleuve avaient baissé dramatiquement en plusieurs endroit au Laos, en Thaïlande, au Vietnam et au Cambodge. A certains endroits du fleuve, les eaux habituellement marrons étaient devenues bleues, signe d’une faible profondeur et d’une faible teneur en alluvions - un phénomène observé l’an dernier à la même époque.

La MRC avait alors attribué en partie la pénurie en eau à une rétention au niveau des barrages chinois en amont, mais le gouvernement chinois a contesté cette conclusion, avançant une hydrométrie différente de celle de la MRC.

Cette semaine, la MRC a déclaré que le débit du Mékong au sortir du territoire chinois était passé de 768 mètres cubes par seconde au début du mois à 1.020 mètres cubes par seconde lundi.

Mais le ministère chinois des Ressources en eau a toujours affirmé que le débit à Jinghong, celui des 11 barrages se trouvant le plus en aval, était constamment supérieur à 1.000 mètres cubes par seconde depuis fin janvier.

"Cet écart entre les estimations du débit au niveau des barrages peut être dû à l'utilisation de différentes méthodes de calcul", indique le communiqué de la MRC.

La commission a déclaré que ses experts et ceux de Chine "travaillaient ensemble pour fournir des informations plus cohérentes sur les rejets d'eau".

La Chine avait accepté en octobre dernier de partager avec la MRC ses données sur les niveaux d'eau du fleuve et dans ses barrages, mais des doutes subsistent quant à la transparence chinoise. Cela d’autant que les États-Unis, dont l’influence dans la région s’étiole depuis plusieurs années au profit de Pékin, exhortent régulièrement les gouvernements de la région du Bas-Mékong à exiger des réponses.

En janvier, Pékin avait averti ses voisins près d'une semaine après avoir commencé à retenir l'eau à un barrage hydroélectrique.

Accusée de menacer l’équilibre écologique et social du Mékong, la Chine affirme qu'il existe d’autres facteurs que ses barrages pour expliquer la baisse du niveau de l’eau ces dernières années, comme une diminution des précipitations ou encore la présence d’autres barrages sur des affluents du fleuve.

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