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La MRC "inquiète" du niveau du Mékong, pour la Chine "rien à signaler"

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Reuters

Les niveaux d'eau du Mékong sont tombés à un "niveau inquiétant" en partie en raison des barrages hydroélectriques chinois en amont, a déclaré vendredi la Commission du Mékong, qui appelle Pékin à partager l'ensemble de ses données sur l'eau.

Comme en début d’année dernière, le Mékong est devenu bleu le long de la frontière entre la Thaïlande et le Laos, alors qu’il est habituellement marron. Cela est le signe que ses eaux sont peu profondes et pauvres en alluvions. Selon la Commission du Mékong (MRC), qui rassemble les pays traversés par le fleuve, la raison serait que le barrage de Jinghong, dans la province chinoise du Yunnan, aurait réduit son débit.

Dans un communiqué diffusé vendredi, la MRC a déclaré que les faibles précipitations et aussi les barrages sur le bas Mékong et ses affluents ont contribué à la baisse des niveaux.

"Il y a eu des hausses et des baisses soudaines des niveaux d'eau immédiatement en aval de Jinghong et plus loin vers Vientiane", a déclaré Winai Wongpimool, directeur de la Division de l’appui technique du Secrétariat de la MRC.

Ces fluctuations affectent la migration des poissons, l'agriculture et les transports dont près de 70 millions de personnes dépendent pour leurs moyens d'existence et leur sécurité alimentaire.

"Afin d’aider les pays du Bas Mékong à gérer plus efficacement les risques, nous appelons la Chine et les pays du Bas Mékong eux-mêmes à partager avec nous leur calendrier des lâchers d’eau", a déclaré Winai Wongpimool.

La MRC a déclaré que les conditions normales pourraient être rétablies si d’importants volumes d'eau étaient libérés par les barrages chinois.

Le ministère chinois des Affaires étrangères a contesté les conclusions de la MRC, ajoutant les causes pour le manque d’eau en aval sont nombreuses.

La Chine s'est engagée l'année dernière à partager les données concernant l'activité de ses barrages avec les pays membres de la MRC, le Laos, la Thaïlande, le Cambodge et le Vietnam. Et le moi dernier, Pékin avait informé ses voisins que ses barrages procèderaient au remplissage de leur réservoir jusqu'au 25 janvier.

Le débit au barrage de Jinghong était de 785 mètres cubes par seconde début janvier avant de passer à 1.400 mètres cubes par seconde à la mi-janvier, a indiqué la MRC.

Cependant, les niveaux ont de nouveau baissé en février, et il n’étaient plus que de 800 mètres cubes par seconde jeudi, toujours selon la MRC. Le communiqué n’a fait état d’aucune notification récente de la part de Pékin.

La Chine a affirmé que le débit du barrage depuis la fin du mois de janvier est constamment supérieur à 1.000 mètres cubes par seconde, un niveau qui, selon Pékin, serait presque le double du débit naturel de la rivière. 

La Chine a appelé la MRC "à éviter de susciter le malentendu au sein du public".

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