Le sommet de l’ASEAN de Bangkok ce week-end, a ignoré la question de la citoyenneté des Rohingya au grand dam de la Malaisie qui considère ce point comme la pierre angulaire de tout plan de rapatriement
Les dirigeants des 10 pays de de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN) ont souvent donné une image d'unité lors des sommets. Mais le forum régional est critiqué pour permettre aux subtilités diplomatiques de l'emporter sur les actions concrètes visant à résoudre les problèmes les plus graves auxquels la région est confrontée comme le retour en Birmanie des musulmans Rohingya entassés dans des camps sordides au Bangladesh, où plus de 740.000 d’entre eux ont fui depuis la répression par l'armée birmane en 2017.
La semaine dernière, des groupes de défense des droits de l'homme avaient appelé les dirigeants des pays de l’ASEAN à mettre à profit le sommet de Bangkok pour mener des discussions sans fioritures sur le traitement des Rohingya par la Birmanie après qu'un rapport par le bloc des nations du sud-est asiatique avait passé sous silence les persécutions subies par la minorité musulmane.
Mais la déclaration finale du sommet de l'ASEAN de Bangkok, le week-end dernier, a souligné que les dirigeants de l'ASEAN soutenaient les efforts de la Birmanie pour "faciliter le retour volontaire des personnes déplacées dans des conditions de sécurité, de sécurité et de dignité".
La déclaration n'incluait pas le terme Rohingya.
La Malaisie aura été le membre le plus franc du bloc sur la question et a appelé à ce que la "citoyenneté" soit la pierre angulaire de tout plan de rapatriement.
Mais cela va à l'encontre de la politique officielle de la Birmanie, qui refuse aux Rohingyas la citoyenneté à part entière et les droits qui leur sont associés, les qualifiant plutôt de "Bengalis", des migrants clandestins en provenance du Bangladesh.
L’ASEAN a été critiqué pour avoir laissé entendre que les réfugiés seraient rapatriés d’ici deux ans. À ce jour, pratiquement aucun d'entre eux ne s'est porté volontaire pour rentrer en Birmanie, invoquant des problèmes de sécurité et l’absence de citoyenneté.
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