(Contenu partenaire) Faire ses premières années d’école dans un environnement français-anglais ouvre à des facultés linguistiques -et intellectuelles- exceptionnelles. Acacia nous explique pourquoi tout se joue durant la petite enfance.
Lors de l’apprentissage du langage, une zone particulière du cerveau se trouve stimulée : l’aire de Broca. Celle-ci traite de tout ce qui est spécifique à chaque langue comme la grammaire, la phonologie, la morphosyntaxe.
L’âge du langage
Pour un apprenant tardif, l’acquisition de chaque nouvelle langue passe par la construction d’une aire de Broca supplémentaire. Pour la comprendre ou la parler, il effectue un détour constant, même inconscient, par sa langue maternelle.
Mais pour le bilingue précoce, les aspects formels de ses différentes langues sont gérés dans la même unique aire de Broca. Il possède une plus grande facilité, une plus grande spontanéité à passer d’une langue à l’autre.
Cette potentialité de l’enfant d’apprendre facilement une nouvelle langue en faisant appel à la même aire de Broca n’est possible que s’il est stimulé à "l’âge du langage", que les spécialistes situent entre 0 et 7 ans. Au niveau neuronal cette potentialité commence à régresser vers 4 ou 5 ans, pour devenir inopérante vers 7 ans.
Le bilinguisme, un "jeu d’enfant"
Peu de temps après sa naissance, un enfant a la capacité de discriminer tous les sons ou phonèmes propres à chaque langue. A l'âge de 6 mois, il possède une oreille universelle, qu’il va perdre progressivement en grandissant.
Les jeunes enfants peuvent également reproduire les sons dès lors qu’ils sont capables de discrimination auditive. Ils perçoivent rapidement l’essentiel des régularités des intonations et des accents d’une langue, ce qui leur permet d’en découper facilement les syllabes.
Entre 0 et 7 ans, le langage se construit chez l’enfant, selon son environnement linguistique, à la faveur de 1, 2 ou 3 codes. S’il est exposé à plusieurs langues, sa "base de données linguistiques" se révèle plus riche, plus vaste et plus flexible.
Tout bénéfice pour la langue première
De nombreux linguistes affirment ainsi que l’acquisition précoce d’une deuxième ou troisième langue ne se fait pas au détriment mais au bénéfice de la langue maternelle ou première.
Les chercheurs ont aussi remarqué d’importants avantages cognitifs chez les enfants plurilingues : une flexibilité mentale supérieure, une faculté de raisonnement abstrait accru, un avantage dans la construction des concepts ou encore une plus grande créativité.
Ces observations les ont menés à une conclusion : le plurilinguisme favorise le développement de l’intelligence.
Marine Wolf pour Acacia