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Le Laos suspend les nouveaux projets de barrage, la MRC approuve

Effondrement d'un barrage au LaosEffondrement d'un barrage au Laos
Handout / ATTAPEU TODAY / AFP - Des habitants coincés sur le toit d'une maison le 24 juillet 2018 en raison des inondations provoquées par la rupture d'un barrage au Laos
Écrit par Lepetitjournal.com Bangkok avec AFP
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 16 août 2018

Le Laos a décidé de suspendre les nouveaux projets de barrages après l'effondrement fin juillet d'une structure hydroélectrique qui a fait plusieurs dizaines de victimes dans le sud du pays, a appris mercredi l'AFP de source officielle.

"Le gouvernement va suspendre temporairement les nouveaux projets pour que les autorités procèdent à de nouvelles études et développent de nouvelles stratégies sur le programme du pays en matière d'énergie électrique", est-il précisé dans un communiqué publié après une réunion extraordinaire du gouvernement laotien.

La Commission du Mékong (MRC), l'agence intergouvernementale sur la gestion et le développement durable de la plus longue voie navigable d'Asie du Sud-Est, a salué les annonces des autorités laotiennes, indiquant qu'elle était à leur disposition pour les seconder dans leur démarche.

La cinquantaine d'ouvrages hydroélectriques déjà en service dans le pays vont également être contrôlés.

"Nous approuvons de tout cœur cette décision et l’initiative… de revoir tous les barrages et de réexaminer tous les nouveaux investissements hydrologiques," a déclaré le chef de la commission, Pham Tuan Phan dans un communiqué. 

La MRC est composée de représentants du Cambodge, du Vietnam, du Laos et de la Thaïlande, pays situés sur la fin du parcours de ce grand fleuve qui prend sa source en Chine et dont des millions de personnes dépendent pour vivre.

Tous les membres de la MRC sont censés consulter la commission et tomber d’accord pour toute nouvelle construction sur le fleuve Mékong. Mais ses détracteurs considèrent que la MRC n’a pas de pouvoir et de nombreux projets ont été lancés sans avoir été examinés.

Le barrage de Xe-Namnoy – une co-entreprise entre des sociétés sud-coréenne, thaïlandaise, laotienne- s’est effondrée le 23 juillet après de fortes pluies, déversant des millions de mètres cubes d’eau sur plusieurs villages au Laos et provocant des inondations jusqu’au Cambodge.

Au moins 35 personnes ont été tuées, près d'une centaine sont toujours portées disparues et des milliers ont été déplacées après l'effondrement le 23 juillet d'un barrage dans le sud du Laos, qui a libéré 500 millions de tonnes d'eau.

Plus de 6.000 personnes sont toujours dans des abris d’urgence, et 99 sont toujours portées disparues.

Le gouvernement laotien a décrit l’effondrement du barrage comme une "tragédie nationale" et a lancé une vaste opération de secours sur la zone sinistrée dont la majeure partie est recouverte de boue et accessible seulement par les airs.

Des responsables ont admis que des défauts de construction pouvaient avoir contribué à la rupture du barrage et Vientiane a promis une enquête sur l’incident.

Cette catastrophe a soulevé des craintes sur la solidité des autres ouvrages du pays.

Le Laos, montagneux et enclavé, dont 97% du territoire recouvre le bassin du Mékong, dispose d'un remarquable potentiel hydroélectrique et opère déjà 46 centrales hydroélectriques d’une capacité combinée de 6.400 MW.

La mise en route de 50 autres centrales est prévus d’ici à 2020.

Pour ce pays très pauvre, les barrages sont la promesse de revenus à venir, tandis que les exportations de bois et la production des mines d'or et de cuivre baissent continuellement depuis plusieurs années.

Pour l’heure, les travaux de la cinquantaine de structures en cours de construction ne sont pas interrompus pour le moment. 

Un haut responsable laotien de l’énergie a indiqué cette semaine qu’un arrêt des projets en cours serait une mesure de dernier recours pour le gouvernement.

Mais, "s'il y a des craintes d'inondation, le gouvernement pourra demander de les suspendre afin de minimiser les risques", a déclaré à l'AFP le secrétaire permanent du ministère de l'Énergie du Laos, Daovong Phonekeo.

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