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L’avenir du parti Anakot Mai de nouveau menacé par la justice

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LILLIAN SUWANRUMPHA / AFP - Thanathorn Juangroongruangkit et Piyabutr Saengkanokkul co-fondateurs du parti Anakot Mai ("Nouvel avenir") lors de son lancement le 15 mars 2018

Le dirigeant du parti anti-junte Anakot Mai, qui a recueilli des millions de voix lors des élections controversées en Thaïlande le mois dernier, fait l’objet de nouveaux ennuis judiciaires, les autorités l’ayant accusé mardi de détenir des actions dans une entreprise de médias pendant sa campagne électorale.

Le scrutin du mois dernier reste litigieux après que le parti politique soutenu par la junte au pouvoir depuis 2014 et son principal rival ont tous deux revendiqué la victoire.

Le parti tourné vers la jeunesse, Anakot Mai (Nouvel avenir), est devenu le troisième parti le plus populaire du pays, recueillant six millions de voix lors de l'élection du 24 mars, emmené par le télégénique quadra milliardaire Thanathorn Juangroongruangkit et le talentueux professeur Piyabutr Saengkanokkul.

Mais plusieurs attaques judiciaires se sont enchainées après ce succès aux urnes et pourraient affecter les résultats finaux attendus le mois prochain. La dernière en date est donc intervenue mardi lorsque la Commission électorale a annoncé une nouvelle enquête sur le chef du parti accusé de détenir des actions dans une entreprise de médias durant la campagne.

La sanction pourrait se traduire par une disqualification pour Thanathorn et les membres de son parti, a déclaré à l'AFP le secrétaire général de la Commission, Jarungwit Pumma.

"La décision n'est pas encore claire pour le moment", a-t-il ajouté.

Thanathorn, qui est en voyage en Europe, a déclaré sur Twitter que l'affaire était un "sabotage politique" et qu'il reviendrait bientôt.

Il a une semaine pour répondre à la plainte.

Son adjoint, Piyabutr Saengkanokkul, a déclaré lundi à la presse que les parts détenues dans V-Luck Media avaient été légalement transférées en janvier avant la campagne de Thanathorn.

"Ce problème n'est absolument pas un problème", a-t-il déclaré.

Cela pourrait toutefois aboutir devant la Cour Constitutionnelle thaïlandaise que certains analystes considèrent comme un organe fortement politisé ayant ordonné le mois dernier la dissolution d’un parti anti-junte lié à l’ancien Premier ministre en exil, Thaksin Shinawatra. Au cours des douze dernières années, la Cour Constitutionnelle a dissout plusieurs partis liés au clan Shinawatra, et destitué plusieurs chefs de gouvernement dudit clan, contribuant à des renversements de pouvoir.

Thanathorn fait l’objet de plusieurs affaires et plaintes depuis les élections.

Au début du mois, il a été accusé de sédition pour une affaire remontant à 2015.

Il fait également l’objet d’une enquête en vertu de la sévère loi thaïlandaise sur les crimes informatiques pour avoir critiqué les dirigeants militaires du pays lors d'une discussion sur Facebook Live l'année dernière.

Après les élections, Anakot Mai a rejoint un groupe de six partis opposés à la junte, affirmant avoir la majorité à la Chambre basse et le droit de former un gouvernement.

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