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L’Asie du Sud-est perd de son aura auprès des investisseurs mondiaux

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REUTERS/Feline Lim
Écrit par Lepetitjournal.com Bangkok avec Reuters
Publié le 14 septembre 2020, mis à jour le 8 décembre 2020

L'Asie du Sud-Est continue de descendre dans la liste des marchés préférés des investisseurs internationaux, et les gestionnaires de fonds devraient bouder la région pendant un temps alors que le COVID-19 sévit en Indonésie et aux Philippines et qu’il mine les économies de Singapour et de Thaïlande.

L'Asie du Sud-Est, autrefois recherchée pour le rendement et la croissance, inspire désormais les projections de gains les plus mauvaises d’Asie, et même les plus optimistes disent qu'il est trop tôt pour racheter.

"L'ASEAN figurait autrefois parmi les chouchous des investisseurs", explique Binay Chandgothia, responsable Asie chez Principal Global Asset Allocation.

Mais vu le marasme du tourisme, un important moteur de croissance manque, souligne-t-il. 
Il reviendra sans doute lentement - de même que la vague d'investissements qui n'a cessé de diminuer, retirant au moins 16 milliards de dollars de la région jusqu'ici sur cette année.

"Les investisseurs ne manqueront pas grand-chose s'ils n'allouent pas aujourd'hui en prévision d’une l'amélioration de la situation", estime Binay Chandgothia.

Les marchés boursiers de Singapour, Jakarta, Manille et Bangkok sont en baisse d'environ 20% cette année - encore plus si l’on parle en dollars - les rapprochant des plus médiocres au monde.

L'Indonésie et les Philippines affichent le plus grand nombre de morts du Covid-19 en Asie du Sud-Est, tandis que Singapour et la Thaïlande figurent parmi les parmi les pays les plus exposées économiquement de la planète.

Les analystes ont brutalement réduit leurs prévisions et s'attendent à ce que les bénéfices des entreprises chutent d'environ 30% ou plus sur ces quatre marchés, alors que la prévision de baisse sur l’ensemble de l’Asie est de 4,2%. Elle est de 22% aux États-Unis et de 40% en Europe.

Des risques mis en évidence par le nouveau plongeon des actions indonésiennes après l'annonce d'un retour aux restrictions sanitaires à Jakarta.

"Tant qu'il y a des mesures de confinement, il est difficile d'y investir davantage, sans savoir combien de temps il faudra attendre", souligne Sean Taylor, directeur des investissements en Asie du gestionnaire d'actifs allemand DWS.

"Pour être prudent, nous attendons, en particulier lorsque nous voyons de meilleures opportunités en Chine et en Asie du Nord."

Les acteurs de la tech espèrent s’emparer du gâteau

L'incertitude liée à l’avancée des vaccins et la tendance en faveur des valeurs technologiques ont également envoyé ailleurs une partie de l'argent destiné à l'Asie du Nord-Est, notamment en Chine, en Corée du Sud et au Japon.

Pour beaucoup, le principal déclencheur d'achat serait un vaccin viable avant de ramener des flux de capitaux de toute taille, estime Nader Naeimi, responsable des marchés dynamiques chez AMP Capital.

Bien entendu, l'investissement n'est pas totalement absent. Les banquiers disent que les inscriptions en bourse à venir suscitent de l'intérêt, et les "stock-pickers" qui scrutent au-delà des tendances macroéconomiques ont été actifs.

"Nous sommes plus exposés en Indonésie", souligne Will Malcolm, gestionnaire de portefeuille basé à Singapour chez Aviva Investors, qui détient des actions de la Bank Rakyat et du diffuseur Surya Citra Media, en quête pour partie des dépenses des ménages.

Cependant, d'autres plus optimistes disent que les investisseurs se retiennent.

"Nous disons à nos clients que ces (marchés) afficheront probablement une solide performance stratégique dans les 6 à 12 prochains mois", explique Ken Peng, responsable Stratégie d'investissement Asie chez Citi Private Bank.

"Mais au niveau des investisseurs mondiaux, on ne voit pas vraiment tant d'intérêt."
 

Publié le 14 septembre 2020, mis à jour le 8 décembre 2020

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