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Laos : La vie de l’épouse de Sombath toujours à l’arrêt six ans après

Disparition Sombath SomponeDisparition Sombath Sompone
ROMEO GACAD / AFP - Shui-Meng Ng, l’épouse de Sombath tient un portrait du militant disparu lors d'une conférence de presse à Bangkok le 12 décembre

L'épouse d'un militant laotien réputé qui a disparu après avoir été arrêtée à un poste de contrôle dans les rues de Vientiane, a déclaré mercredi qu'elle "ne pouvait pas passer à autre chose", le mystère entourant sa disparition n'étant toujours pas résolu près de six ans après.

La disparition de Sombath Somphone, militant écologiste récompensé pour sa lutte pour la protection de l‘environnement, avait réussi à attirer une attention internationale peu commune sur le piètre bilan en matière de droits humains du Laos, État autoritaire à parti unique où les activistes travaillent sous la surveillance de l'État.

Sombath a été vu pour la dernière fois dans la nuit du 15 décembre 2012. Des caméras de vidéosurveillance ayant capturé le moment où la police l'arrêtait à un poste de contrôle à Vientiane, la capitale du Laos, le montrent en train de monter avec deux autres hommes dans une camionette qui s’en va.

L’affaire Sombath a terriblement assombri le ciel de la société civile au Laos et mis en lumière les risques auxquels sont exposés des militants, des journalistes et des défenseurs des droits de l'homme en Asie du Sud-Est pouvant être visés en toute impunité.

Mais six années de recherches n'ont apporté aucune réponse et si peu de réconfort à Shui-Meng Ng, l’épouse de Sombath âgée de 72 ans.

"Quand la personne qui vous est chère a disparu, la seule chose que puisse faire un membre de la famille ... est de continuer à rendre visible la personne disparue", a-t-elle déclaré mercredi lors d'une table ronde organisée à Bangkok sur la disparition de Sombath.

"Vous ne pouvez pas passer à autre chose parce que la personne la plus importante de votre vie vous a été injustement enlevée."
La disparition de Sombath a été évoquée lors d'un examen du bilan du pays en matière de droits de l'homme au Comité des droits de l'homme des Nations Unies à Genève en juillet. 

Les responsables du gouvernement laotien ont nié tout lien avec cette affaire. Les groupes de défense des droits de l'homme accusent les autorités locales de ne pas mener les enquêtes, même les plus superficielles, et de retenir des informations.

Ng, une citoyenne singapourienne basée au Laos, dit qu'elle aimerait parler "pour toutes les victimes réduites au silence" de disparitions forcées.

"Mon meilleur souvenir avec lui était lorsque nous rentrions à la maison chaque jours, que nous dînions ensemble et discutions des principaux développements de notre journée", a-t-elle confié à l'AFP.
 

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