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La moitié des charges déjà abandonnées pour le braconnier milliardaire

Premchai-braconnage-ThailandePremchai-braconnage-Thailande
Department of National Parks, Wildlife and Plant Conservation / AFP - Premchai Karnasuta pendant son arrestation
Écrit par Peyoun CASTILLO
Publié le 5 avril 2018, mis à jour le 3 août 2020

Après l’abandon en février d’une plainte pour cruauté envers les animaux, la justice thaïlandaise a levé mercredi cinq autres charges contre l’influent milliardaire Premchai Karnasuta qui est encore sous le coup de six chefs d’accusation. 

Le procureur de région a levé mercredi pas moins de cinq chefs d’accusation dans l’affaire de braconnage en zone protégée qui concerne le magnat du bâtiment Premchai Karnasuta. 

Une nouvelle qui n'a manifestement pas surpris le public selon les réactions sur les réseaux sociaux, note le journal Khaosodenglish, alors que l’opinion thaïlandaise ne cache plus son agacement devant l’impunité parfois grossière dont jouissent les puissants du royaume.  

Premchai Karnasuta, PDG de la société de construction Italian-Thai, avait été arrêté avec trois personnes de son entourage dans la nuit du 4 février par les gardes du parc national Thungyai Naresuan, un sanctuaire animalier classé au patrimoine de l’Unesco dans la province de Kanchanaburi. Les quatre hommes avaient été retrouvés avec des armes, des munitions et des carcasses d’animaux, dont celle d’une panthère noire, espèce rare et protégée.

Premchai était sous le coup de 12 chefs d’accusation dont notamment chasse illégale dans une réserve naturelle et braconnage d’une espèce protégée. Fin février, le parc national Thungyai Naresuan avait déjà abandonné une plainte contre le milliardaire pour cruauté envers les animaux. Mercredi, le ministère public de la région 7 a décidé de ne retenir que six chefs d’accusation contre le baron de la construction, abandonnant les cinq autres requises par la police, rapporte le Bangkok Post qui donne également le détail des charges qui ont été levées.

Le chef de la junte militaire avait promis en février que le magnat du bâtiment n’échapperait pas à la justice malgré sa richesse, face aux critiques grandissantes dénonçant l’impunité des riches et puissants dans le royaume. 

Les commentaires du Premier ministre intervenaient juste après la divulgation d’une vidéo, non vérifiée, supposément prise le soir de l’arrestation de Premchai, sur laquelle une voix non-identifiée évoque l’influence de "personnes importantes" dans le contexte de "failles juridiques". 

"Je peux vous assurer que personne ne peut interférer pour classer cette affaire", avait surenchéri le même jour le chef adjoint de la police thaïlandaise le général de la police, Srivara Rangsibhramanakul aux journalistes. Mais quelques semaines plus tard, une bien embarrassante vidéo montrait l’officier supérieur se fendre d’un salut thaïlandais (wai) envers l’accusé effectué exagérément bas enflammant les réseaux sociaux.

En 2010 un couple de modestes quinquagénaires de la province de Kalasin, dans le nord-est du pays, avait écopé de 15 ans de prison pour avoir selon l’accusation coupé des arbres dans une zone forestière protégée. Après un pourvoi en appel défavorable en 2014, le couple qui clamait depuis le début n’avoir fait que ramasser des champignons pour se nourrir, a finalement obtenu l’an dernier une réduction de peine par la cour Suprême qui les a laissés sortir de prison après plusieurs mois d'incarcération.

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