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Jean-Michel Limandas, un Français du voyage installé au paradis

Jean-Michel-LIMANDASJean-Michel-LIMANDAS
Ghislain POISSONNIER - Jean-Michel Limandas DEVANT Koh Jum Lodge
Écrit par Ghislain Poissonnier 
Publié le 17 mars 2011, mis à jour le 6 janvier 2020

Après avoir pris plaisir à vendre du voyage et voyager lui-même pendant 20 ans, Jean-Michel Limandas s’est installé en 2004 sur l’île paradisiaque de Koh Jum, en mer d’Andaman. Malgré des débuts rendus difficiles par le tsunami, il dirige depuis 5 ans un petit paradis douillet respectueux de l’environnement qui reçoit des Français à 50% et lui permet de vivre à plein ses passions

Koh Jum (prononcez Koh Jam) est une île paradisiaque, bordée de cocotiers et de plages de sable fin, située sur la mer d’Andaman, à égale distance entre Koh Lanta et Koh Phi Phi. Une île paisible, qui compte moins de 1.500 habitants (dont 6 Européens) et seulement quelques hôtels et guest houses. C’est là que s’est installé depuis 2004 Jean-Michel Limandas, un Français, qui possède et gère, avec son épouse et trois amis, le Koh Jum lodge.

Originaire de la région lyonnaise, Jean-Michel Limandas compte au moins trois passions : les voyages, la nature et la musique. Il s’est choisi une vie lui permettant de les concilier.

Le voyage dans le travail et pour le plaisir

A la fin des années 70 et au début des années 80, enchaînant les petits boulots en France, il multiplie les voyages sac au dos : en Europe, en Afrique, en Inde, en Amérique du sud. "A l’époque, je travaillais quelques mois dans l’année, mettais une bonne partie de l’argent gagné de côté, puis partais à l’aventure. Trois pays m’ont particulièrement marqué : le Maroc, l’Egypte et l’Inde", raconte-t-il. Tant en France qu’à l’étranger, il chante et joue de la guitare, nourrissant une vraie passion pour Neil Young, son "gourou" comme il aime à dire.

En 1982, il décide de prendre un "vrai" travail et est engagé à Lyon comme agent commercial par le voyagiste Rêves Vacances, alors spécialisé dans les séjours en Egypte. En 1986, il est embauché par Asia Voyages, qu’il représente dans l’agglomération lyonnaise. Durant toutes ces années, Jean-Michel Limandas n’a jamais cessé de voyager à travers le monde, tant pour le travail que pour son plaisir, notamment l’été. Il n’a pas non plus cessé de chanter et de jouer de la guitare électrique dans un groupe de rock fondé avec une bande de copains lyonnais.

Un engouement fort pour l’éco-tourisme

Il pose finalement ses valises en Thaïlande en 1992 pour le compte d’Asia Voyages, dont l’agence est alors située à Bangkok, dans le quartier de Sathorn. Alors que la péninsule indochinoise s’ouvre timidement au tourisme, il organise pour les résidents européens vivant en Thaïlande les premiers voyages au Vietnam, au Laos et au Cambodge.

Avec Asia Voyages, cet amoureux de la nature propose déjà des voyages hors de sentiers battus : service simple, recours aux petites structures familiales, rencontre avec les populations locales, préférence donnée aux hôtels traditionnels et aux bateaux en bois etc. "Pour moi, le respect de l’environnement a été toujours été une évidence. Et la philosophie d’Asia Voyages, pionnier de l’éco-tourisme, cadrait parfaitement avec mes aspirations", explique-t-il. Son temps libre est consacré notamment à sa participation à un groupe de rock, avec lequel il donne des concerts à Bangkok, et bien-sûr aux voyages : "C’est notamment à cette époque que j’ai beaucoup marché en Inde, au Népal, au Bouthan, au Yunnan".

De vendeur de paradis à faiseur de paradis

En 2003, trois copains lyonnais avec qui il avait fait de la musique dans sa jeunesse à Lyon lui proposent d’ouvrir un lodge en Thaïlande, à l’image de l’un de ceux dans lequel ils avaient séjourné au Sénégal plus de 20 ans auparavant et qu’ils avaient tant apprécié en raison de sa simplicité et de sa proximité avec la mer et la nature. Avec ses amis et son épouse thaïlandaise, Jane, il décide de se lancer dans l’aventure, qui ne sera pas forcément un long fleuve tranquille. Ils choisissent l’île de Koh Jum pour son calme et sa nature intacte. Mais à peine est-il ouvert en décembre 2004 que le Koh Jum lodge est totalement détruit par le tsunami. Fort heureusement, aucun des habitants de l’île n’est tué. Malgré cette épreuve et les pertes financières, Jean-Michel Limandas ne se décourage pas. Avec ses associés, il décide de reconstruire à l’identique.

Tel un phoenix

Le résultat est plus que séduisant. Le lodge, qui a rouvert en octobre 2005, compte une vingtaine de bungalows, tous en bois de teck et en bambou tressé, recouverts d’un toit de chaume. Ils sont éparpillés sous les cocotiers le long de la plage. Seules concessions à la modernité : une connexion wifi, une petite piscine et une cuisine moderne pour pouvoir proposer aux clients une cuisine gastronomique.

Pour le reste, on se croirait en pleine nature : aucune construction en dur ou en béton en vue. "Ici, pas de climatisation, de frigidaire, de télévision et de décoration outrancière dans les bungalows. Et sur la plage, pas de sono, de speed boat et de jet ski. C’est un lodge écologique qui consomme très peu d’énergie et génère peu de déchets, que nous trions", détaille-t-il.

"On est à rebours des grands hôtels qui contiennent plein d’équipements et proposent d’innombrables activités. On propose à nos clients du calme et une plage immaculée. Cela passe par l’élimination du superflu, des équipements consommateurs d’énergie et cela correspond avec notre souci de respecter l’environnement". Le concept attire une clientèle fidèle, française à près de 50%. Depuis 2008, le lodge, qui emploie une trentaine de personnes, toutes issues de l’île, est quasiment complet toute la saison d’octobre à avril et il vaut mieux réserver trois mois en avance.

"Koh Jum ne deviendra jamais comme Koh Phi Phi", déclare-t-il lorsqu’on lui demande de décrire le futur de l’île : "Ici, point de falaise, de spot de plongée ou de baie exceptionnelle comme celle de Maya beach. Koh Jam est belle mais n’a rien d’extraordinaire : forêt, mer, plage. Cela tombe bien, parce que ses visiteurs y viennent pour cette tranquillité".

Affable et constamment souriant, Jean-Michel Limandas prend visiblement du plaisir à passer du temps avec ses clients, passant de table en table au cours des repas et veillant durant la journée à ce que la sérénité des lieux ne soit pas troublée. Il lui reste donc peu de moments pour s’adonner à sa passion de la musique. Il a tout de même conservé sa guitare avec lui et profite de la saison des pluies, au cours de laquelle sont opérées toutes les opérations de maintenance du lodge, pour jouer quelques chansons de Neil Young.

Ghislain Poissonnier (http://www.lepetitjournal.com/bangkok.html) jeudi 17 mars 2011

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Publié le 17 mars 2011, mis à jour le 6 janvier 2020

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