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Enfants piégés dans une grotte: surenchère de moyens face aux éléments

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LILLIAN SUWANRUMPHA / AFP - Un militaire thailandais briefe des plongeurs de l'armée américaine près de l'entrée de la grotte de Tham Luang
Écrit par Lepetitjournal.com Bangkok avec AFP
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 29 juin 2018

Des militaires américains et des plongeurs spéléo britanniques ont rejoint les recherches dans le nord de la Thaïlande tandis que les autorités envisagent de nouvelles mesures pour tenter de sauver les 12 adolescents et leur entraîneur pris au piège dans une grotte inondée depuis samedi. À l’entrée boueuse de la grotte, les parents des disparus continuent de veiller, s’accrochant à l’espoir de plus en plus mince de retrouver leur progéniture saine et sauve tandis que des religieux se succèdent pour prier. Néanmoins, des situations similaires survenues par le passé permettent de garder espoir

Alors que plus d’un millier de personnes, plongeurs de l’armée, policiers, soldats, gardes-frontières et autres fonctionnaires sont mobilisés 24 heures sur 24 autour de la grotte de Tham Luang, dans la province de Chiang Rai, les pluies incessantes entravent les recherches. 

Pour renforcer les opérations de secours, des plongeurs spéléo britanniques et des militaires américains spécialistes de la plongée et du sauvetage en mer collaborent depuis leur arrivée mercredi soir avec les équipes sur place dans la région de Chiang Rai pour atteindre l’équipe de football emprisonnés dans la grotte de Tham Luang depuis samedi. 

Les plongeurs britanniques, qui avaient dû rebrousser chemin une première fois à cause de la montée des eaux, ont tenté jeudi une nouvelle expédition à travers des puits naturels à la verticale de la grotte. Mais ils ont dû une nouvelle fois faire marche arrière.

"L'eau est comme du café latté, on ne voit rien, et le courant est fort", a expliqué à l'AFP Ben Reymenants, plongeur basé en Thaïlande qui participe aux recherches.  "Les plongeurs sont prêts à y aller dès que le niveau de l'eau aura baissé à un niveau acceptable", explique la marine thaïlandaise sur sa page Facebook.

Les 12 garçons âgés de 11 à 16 ans et leur entraîneur de 25 ans sont entrés dans la grotte de Tham Luang, située près de la frontière avec la Birmanie et le Laos, après leur entraînement de football samedi. Mais les pluies de mousson ont bloqué l'entrée principale de ce réseau souterrain complexe et long d'une dizaine de kilomètres.

La grotte de Tham Luang est appréciée des spéléologues confirmés en raison de sa complexité, et elle est réputée pour être l'un des plus grands réseaux souterrains de la Thaïlande. À l'entrée de la grotte, un panneau prévient les visiteurs de ne pas y entrer durant la saison des pluies, entre juillet et novembre.

Grue materiel forage
Une équipe de secours décharge du matériel de forage près de la grotte de Tham Luang dans la province de Chiang Rai (Photo LILLIAN SUWANRUMPHA / AFP)

Chiens renifleurs et drones en soutien

En parallèle, des gardes-frontières et des policiers accompagnés de chiens renifleurs parcouraient la montagne, à la recherche de possibles puits naturels conduisant à la verticale de la grotte. Les familles ont apporté des vêtements des enfants pour aider les chiens à éventuellement repérer leur trace.

Les premières journées de recherche n'ont pas permis de découvrir la moindre trace du groupe à l'intérieur de la cavité. Les autorités pensent qu'ils pourraient avoir trouvé refuge un peu plus loin dans la grotte afin d'échapper à la montée des eaux.

Compte tenu de l’efficacité relative des pompes à eau face aux fortes chutes de pluie continues, les autorités envisagent de forer la grotte vendredi. Pour cela, des drones ont aussi été acheminés, pour être envoyés en repérage dans les galeries, dès que les conditions météorologiques le permettront.

"Il est difficile de forer verticalement la montagne,  il y a des risques élevés d'effondrement, donc nous pourrions forer sur le côté de la grotte pour améliorer nos chances de succès", a déclaré Suttisak Soralump, un expert en géotechnique de l'Université Kasetsart.

Drone a vision infra-rouge
Des spécialistes de la société pétrolière PTT préparent un drone à vision thermique pour être utilisé dans la grotte de Tham Luang (Photo LILLIAN SUWANRUMPHA / AFP)

De quoi rester optimiste

Le drame a suscité une grande émotion dans tout le pays, avec des appels à la prière du vendredi au sein de la minorité musulmane de ce pays bouddhiste et des écoles formant des chaînes humaines en forme de 13 sur les stades, en hommage aux 13 disparus.

De leur côté, les familles des enfants disparus, épuisées, continuent de camper sur place et d’attendre désespérément des nouvelles. "Je suis triste, je veux que mon fils soit en sécurité, nous n'avons encore rien entendu des autorités", a déclaré à l'AFP Thinnakorn, le père d'un garçon de 12 ans dans la grotte.

Un porte-parole du gouvernement a déclaré que le Premier ministre thaïlandais, Prayuth Chan-O-Cha, se rendrait dans les prochains jours sur le site. "Il veut offrir un soutien moral aux parents des garçons disparus et de l'entraîneur, et aux autorités qui travaillent à leur sauvetage", a déclaré Sunsern Kaewkumnerd, le porte-parole.

Si, avec les jours qui passent, les chances de survie dans de telles conditions diminuent inévitablement, plusieurs expériences passées permettent de rester optimiste. 

En France, en 1999, dans le sud-ouest de la France, sept hommes étaient restés piégés dans une grotte pendant 10 jours avant que les équipes de secours réussissent à les atteindre. Malgré leur expérience de spéléologues, les hommes avaient été piégés par des orages qui avaient entrainé, comme dans le cas des 12 adolescents, des inondations bloquant les issues. Une mission de sauvetage sans précédent en France. Les experts avaient creusé plusieurs puits dans la roche dans le but de trouver les spéléologues. Les hommes avaient rationné leur nourriture, eau et gaz d’éclairage. Ils étaient tous en bonne santé à leur sortie.

En Russie, en 2005, sur la péninsule du Kamtchatka, un mini sous-marin russe arrivait au bout de ses réserves d’air après trois jours bloqué sous l’eau quand l’équipage a finalement été secouru. Emmêlé dans des débris marins, l’équipage était impuissant face à la situation et ne pouvait se déplacer, le submersible se trouvait à 190 mètres sous le niveau de la mer. 

Au Chili, à Copiapo en août 2010, les journaux du monde entier titraient en une le sort des 33 hommes piégés dans une mine à 600 mètres sous terre après l’effondrement de la roche. Les hommes étaient considérés comme morts lorsqu’une sonde envoyée dans un trou de forage a finalement réussi 17 jours plus tard et les localiser. 

Les 33 mineurs avaient survécu en rationnant les 15 boîtes de thon qu’ils avaient. Une fois repérés par la sonde, les hommes n’ont pu être sauvés qu’après plusieurs semaines, le temps pour les sauveteurs de parvenir à les remonter à la surface. Leur épreuve a duré près de 70 jours. 

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