Neuf personnes ont été arrêtées en Thaïlande pour avoir diffusé de "fausses informations" sur Facebook. En cause, des posts évoquant le limogeage de responsables électoraux et des bourrages d’urnes dans le cadre d’élections législatives qui suscitent déjà la controverse dans tout le royaume.
La Thaïlande dirigée par la junte a tenu ses premières élections dimanche depuis le coup d'État de 2014, et le parti soutenu par l'armée et son principal rival, lié à Thaksin Shinawatra, milliardaire auto-exilé, revendiquent tous deux le droit de gouverner.
Les résultats officiels complets et définitifs n'ont pas encore été publiés mais de nombreuses questions se posent sur des irrégularités peuvent avoir faussé les chiffres réels.
Un officiel thaïlandais a déclaré jeudi que neuf personnes avaient été arrêtées pour avoir partagé sur Facebook de fausses informations selon lesquelles deux commissaires électoraux auraient été limogées et que 600.000 bulletins de vote illicites auraient été mélangés aux suffrages réels.
Ils ont été inculpés mercredi en vertu de la loi draconienne sur les crimes informatiques "pour avoir partagé ou transmis de fausses informations", a déclaré Siriwat Deephor, un porte-parole de la police.
"Ils ont avoué en déclarant qu'ils ne savaient pas qu’il s’agissait de fausses informations", a-t-il ajouté.
Les accusés encourent jusqu'à cinq ans de prison et une amende de 100.000 bahts (2.800 euros).
La Commission électorale a fait savoir qu'elle distillerait les résultats officiels dans les prochaines semaines, invoquant l’"erreur humaine" dans le calcul des bulletins de vote dans certains endroits.
Les groupes de défense des droits de l’homme estiment que le Crime Computer Act donne des pouvoirs élargis pour réprimer le contenu en ligne et cibler les détracteurs du régime.
Le chef du nouveau parti Future Forward -ou Anakot Mai en thaï qui signifie Nouvel Avenir-, en passe de devenir la troisième plus importante formation politique de Thaïlande, a été accusé d'avoir violé cette même loi sur les crimes informatiques lors d’une émission en direct diffusée sur Facebook critiquant la junte l'année dernière.
La décision de l'inculper lui et deux autres membres du parti a été reportée au mois d'avril.