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Didier Del Corso : relations humaines et créativité face à la crise

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Didier Del Corso voit la clé de la réussite de son entreprise dans le fait d'avoir "intéressé les employés à la qualité des produits, de les avoir intégrés et d'avoir développé un réel esprit d'équipe"(Photo courtoisie Cases and Covers Co., Ltd)
Écrit par La rédaction de Bangkok
Publié le 15 juin 2009, mis à jour le 31 décembre 2019

C'est pour tenter une nouvelle aventure que Didier Del Corso s'est envolé pour Bangkok en famille, avec l'objectif de se lancer dans une activité inédite en Thaïlande : la fabrication d'étuis pour instruments de musique. Quatre ans et demi plus tard, l'entreprise résiste à la crise grâce à une gestion attentive du personnel et au développement de nouveaux produits

"Je me souviendrai toujours de notre arrivée à Bangkok, le 25 décembre 2004, la veille du tsunami. Nous avions juste nos quatre valises...", songe Didier Del Corso. Il y a plus de quatre ans déjà, accompagné de son épouse Prisca et ses deux ados, il découvrait de plein fouet une Cité des Anges enfumée et bruyante avec pour projet d'y monter une entreprise. Un contraste saisissant pour ce couple de bosseurs, qui tenait une chambre d'hôtes nichée en pleine campagne, en Provence. La décision de partir s'est pourtant prise rapidement : Didier travaillait parallèlement dans le suivi des clients internationaux de Bam, une PME française leader dans la fabrication d'étuis pour instruments de musique. Les clients sont des luthiers et des détaillants à travers le monde. L'Avignonnais, touche-à-tout, se porte volontaire pour un départ à l'étranger. On lui propose alors de créer une filiale en Thaïlande, destinée à développer les produits d'entrée de gamme distribués par les unités français et américaines, et à fabriquer des étuis cousus, dont la production est de moins en moins rentable en France.

De 4 à 28 employés en quatre ans

Après une rapide formation aux aspects techniques de la production, c'est le début d'une course contre la montre dès l'arrivée à Bangkok : "En trois mois, il fallait monter la société pour assurer des visas à l'ensemble de la famille", explique Didier. Il faut aussi trouver des fournisseurs, des locaux, et cela sans maîtriser la langue. L'entreprise s'appelle Cases and Covers et s'installe finalement à Samut Sakorn, à quelque 30 kilomètres de Bangkok. Avec seulement quatre employés, la production démarre, en juin 2005. Depuis, l'entreprise en compte 28 et produit près de 1.200 pièces par mois, pour sa maison-mère mais aussi pour des détaillants en Thaïlande. Si la société a clairement ressenti les effets de la crise, elle a su réagir en développant la production de petits accessoires. "Cela nous permet de tenir, sans licencier. En espérant que la reprise ne se fasse pas trop attendre", confie Didier Del Corso, qui espère pouvoir rapidement investir dans de nouvelles machines.

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L'équipe de Didier Del Corso a vite grandi en quatre ans et reste soudée depuis (Photo courtoisie Cases and Covers Co., Ltd)

Un personnel impliqué... qui profite à l'emploi en France

Fait étonnant dans un pays connu pour son turnover, les premiers employés engagés sont toujours là. Au-delà des conditions de travail "familiales", "la clé, explique le manager, est d'avoir intéressé les employés à la qualité des produits, de les avoir intégrés et d'avoir développé un réel esprit d'équipe". Car ici, on ne produit pas simplement à la chaîne. Les finitions de ces étuis en mousse, qui épousent l'instrument et absorbent les chocs, représentent un travail de fourmi. Malgré la méfiance des clients historiques lors de l'ouverture de l'usine en Thaïlande, Didier est aujourd'hui fier d'avoir "surpassé la qualité de production française", notamment grâce à cet esprit d'équipe à l'usine. "Ce sont d'ailleurs ces relations humaines, de confiance, qui nous font rester en Thaïlande", insiste-t-il. Pour lui, c'est aussi un exemple réussi d'alternative à la délocalisation : "La production en Thaïlande de certaines pièces a permis à Bam France de rester compétitive et même d'élargir son usine. En se concentrant sur la production d'autres modèles dans l'hexagone, on a pu éviter les licenciements".

Marie NORMAND lundi 15 juin 2009
Contact Didier Del Corso (Cases and Covers Co., Ltd) : ddc@candc.th.com

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