Selon une enquête auprès d'un millier de cadres d'entreprises, la corruption a fortement augmenté ces deux dernières années affaiblissant considérablement la croissance économique.
Les conclusions de la dernière enquête menée par la CAC (Commission Anti Corruption) sont alarmantes. Avec cette estimation impressionnante : sans la corruption la croissance économique du pays serait double ! La CAC, créée en 2010, est composée de personnalités estimées irréprochables et a pour but de prévenir et combattre la corruption qui gangrène l'activité économique.
Elle regroupe en son sein les huit principaux grands groupes thaïlandais et 166 entreprises qui se sont toutes engagées à éradiquer ce fléau. 75% des 1066 cadres d'entreprises, auditionnés de janvier à avril de cette année par la CAC, estiment que la corruption a fortement augmenté ces deux derrières années. Et 93% jugent que la corruption, déjà solidement enracinée dans le pays, est désormais à un niveau très élevé.
L'enquête décortique les formes que prend la corruption et qui sont déjà bien identifiés : copinage, pots de vins, commissions pour obtenir des marchés. La corruption est particulièrement active lors de la passation des marchés entre l'Etat et les entreprises privées par exemple lors des attributions de licences ou de ventes aux enchères des marchés publics.
L'enquête indique que les télécommunications, l'énergie, l'agriculture, l'immobilier et la construction sont les secteurs les plus touchés. “La corruption nuit à la réputation et la compétitivité du pays ", a déclaré Bandid Nijathaworn , président de l'Institut Thaïlandais de l' Administration qui siège à la CAC. Néanmois, Bandi Nijathaworn voit dans l'enquête quelques raisons d'espérer : 51% des cadres interrogés se déclarent "prêts à prendre des mesures collectives pour éliminer la fraude et y prendre part si un plan pratique est disponible ". Pour qu'il y ait corruption il faut un corrupteur et un corrompu. Les corrompus sont désignés : les hommes politiques. Pour la Commission "la clef du problème est dans les mains de la classe politique".
FP (http://www.lepetitjournal.com/bangkok) mercredi 5 juin 2013