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PORTRAIT - Franck Delen, un Breton globetrotteur amène la plage à Bangkok

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Écrit par Lepetitjournal Bangkok
Publié le 28 mars 2014, mis à jour le 21 novembre 2018

Franck Delen est de ces professionnels dont le bagage pèse beaucoup par l'expérience. Et pour cause, il ne tient pas en place et il n'a pas peur de prendre des coups ! Ce qu'il sait, il l'a surtout appris en se cognant à la vie. Et l'ambitieux concept de resort urbain qu'il vient de lancer en plein coeur de Bangkok n'est pas sorti tout cuit d'une bible marketing. Il a pris forme au fil d'aventures hôtelières diverses entre mégacités et iles désertes.

Franck Delen est un fêtard bon vivant, au caractère électrique,  débordant d'énergie, dont le CV impressionne plus par le relief et la longueur du parcours que par la hauteur et le nombre des diplômes. Et pour cause, cet hyperactif a enchaîné expériences heureuses et douloureuses comme un chapelet de perles. L'apprentissage de la vie. "J'ai appris un peu à mes dépens", reconnait-il. Et il continue! De la plonge de restaurants new yorkais à la direction d'un paradis flottant au Maldives, ses ambitions et son appétit d'expériences nouvelles n'ont cessé de s'épaissir au point qu'il vient d'ouvrir son propre établissement: un resort urbain aux airs d'Ibiza en plein c?ur de Bangkok.
Son histoire commence en 1997, quand il laisse son BTS inachevé pour partir à l'aventure. "Je n'étais quasiment jamais sorti de ma Bretagne, il fallait que je bouge", se souvient Franck. Il arrive à New York avec ses 20 ans, 300 dollars en poche, et 3 nuits payées dans une auberge de jeunesse. Il y restera deux ans à vivre d'expédients et de petits boulots et en essuyant au passage quelques galères, dont la dernière sera son arrestation par les services américains de l'immigration qui le garderont pendant un mois au placard. "Lorsque j'ai passé ce mois en prison, je me suis dit qu'il me fallait un plan de carrière", se souvient Franck. "J'ai décidé que ce serait la restauration, et qu'il me fallait suivre une formation".

Courir le globe d'iles en villes
De là, il part en Angleterre où il se fait engager dans un hôtel traditionnel, un manoir, avant d'intégrer une école de management hôtelier à Bordeaux. Sa formation achevée, il part en stage au Sofitel d'Ho Chi Minh, en 2003, où il est embauché au rang d'assistant F&B manager.
Il enchaine ensuite une série d'expériences nouvelles en quête d'exaltation - des iles Koh Phi Phi au fameux Marina Bay de Singapour en passant par l'Algérie ou encore Bora-Bora - certaines plus agréables les unes que les autres, mais toutes aussi enrichissantes dit-il. "Je travaillais un peu comme un mercenaire, j'allais là où le boulot me plaisait, et je changeais quand cela m'ennuyait", explique Franck. "Dans certains endroits, il faut dire qu'on est un peu le blanc de service, dans ces cas là, il n'y a pas grand intérêt à rester", dit-il.
En 2008, il arrive aux Maldives pour diriger l'opération d'un hôtel sur un îlot. Cette expérience marque un tournant dans sa perception du métier. "C'était une ambiance très club, nous étions coupés du monde, dans un confort tout de même assez spartiate, sans journaux, et avec très peu de contacts avec l'extérieur. Il fallait réserver 6 mois à l'avance et les prix étaient ceux d'un 4 ou 5 étoiles", se souvient Franck. "J'ai pris conscience là que ce n'était pas forcément le niveau de luxe qui justifiait le prix".
En 2010, un ami australien - et ancien supérieur - qui prend la direction du fameux Imperial Queen's Park Hotel de Bangkok, le contacte pour lui proposer le poste de F&B manager. Les propriétaires de cet établissement emblématique mais vieillissant veulent rafraichir l'image et redynamiser l'offre, il leur faut du sang neuf, entreprenant et créatif.
"Je me souviendrai toujours de mon entretien d'embauche, je débarquais de mon ile de 200 mètres par 70, où je vivais pieds nus depuis deux ans. J'ai dû acheter un costume à la sortie de l'avion, qui n'était pas à ma taille, et trouver des chaussures à la va-vite, qui n'allaient pas avec le costume?"
Il passe cet entretien avec succès malgré tout. Avec 300 personnes sous ses ordres, son tempérament de fonceur et pour mission de relancer l'Imperial Queen's Park, Franck Delen ne va pas y aller par quatre chemins. Il lance notamment le "Biggest Brunch in Bangkok", concept qui reste après lui parmi les "signatures" de l'hôtel. Mais sa réalisation la plus remarquable est sans aucun doute les fameuses "Roof top parties", des soirées enflammées sur le toit de l'hôtel avec jusqu'à 2.000 personnes et des successions de plateaux de DJ ou groupes musicaux. Des mini-dirigeables télécommandés tournaient autour du bâtiment pour filmer la soirée sous divers angles. "Quand j'ai découvert cet espace sur le toit qui ne servait que pour l'héliport, je me suis tout de suite dit qu'il fallait l'exploiter", explique Franck. "Organiser de grosses soirées dans un hôtel n'est pas simple en raison de la tranquillité due aux clients et aussi de la sécurité. Mais nous y sommes arrivés!". Cela a notamment valu à l'hôtel des soirées de nouvel an mémorables.

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Gwen-ha-du et stade brestois
Chez les Français, Franck Delen est tout particulièrement connu pour ses soirées bretonnes qu'il a également organisées sur le toit du Queen's Park, une en particulier pour laquelle il avait réuni des musiciens celtiques vivant en Thaïlande, mais aussi ceux de la très dynamique association des Bretons du Vietman emmenés par Michel Guillaume avec des interprètes de musique celtique vietnamiens! Ce Carhaisien a tout de même entièrement recouvert son canapé d'un Gwen-ha-du, le drapeau noir et blanc breton! Le même étendard flotte dignement au balcon d'une des chambres de son resort qui surplombe la piscine. Et il n'est pas rare de le voir porter le maillot ou l'écharpe du stade brestois (nos deux photos).
Pour d'autres, il est un adversaire redouté à la pétanque - ou un allié de poids, c'est selon. Il ne manque jamais un tournoi au restaurant Le Lys ou avec l'Union des Français de l'Etranger (UFE). Lui-même ayant son propre établissement, il n'a d'ailleurs pas manqué non plus d'y aménager un terrain!

 

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Clip vidéo de présentation des événements Sunday Escape à Ocean Bangkok

EVENEMENT

GALA - En claquettes sur la Croisette!

L'association Bangkok Accueil organise le 29 mars son gala caritatif annuel. Cette année, le gala soutient le projet de l'association "Terres Karens".
Ambiance plage chic à la cannoise, venez vivre cette soirée hors-concept dont les bénéfices seront reversés à Terre Karen. Cocktail, repas, danse et tombola vous attendent! En savoir plus

Sur les pavés la plage
Ce chantier là achevé, il saute sur un nouveau défi à relever toujours dans le projet de ranimer cet hôtel monumental qui s'endormait sur ses acquis. Le Français porte alors son dévolu sur l'une des deux piscines de l'hôtel, au 9e étage, qui repose sur un bel espace de 1.000 mètres carrés. Il n'y manque plus qu'une plage, se dit-il! "Je voulais surfer sur le succès des soirées "rooftop", et faire un gros coup de promo en proposant quelque chose de vraiment unique à Bangkok", dit-il. "J'ai vécu sur des iles désertes où le temps est suspendu, et aussi dans ces capitales bouillonnantes qui remplissent votre agenda au point que vous ne trouvez pas toujours le temps de partir à la plage pour décrocher un minimum. Je voulais donc recréer cette ambiance relax de la plage en pleine ville".
Les devis sont faits, le fournisseur de sable est prêt à livrer, Franck et son équipe sont sur les starting-blocks. Mais les propriétaires de l'hôtel ne donnent finalement pas leur aval.
Franck y voit le signe que le moment du départ est proche, sa vision dépasse la capacité de l'endroit. Et puis il n'est qu'employé, sa marge de man?uvre est limitée. Il lui faut un nouveau terrain d'expression, vierge, et sur lequel il a toute la maitrise des choses. Il apprend quelques mois plus tard, début 2013, qu'un hôtel sur le soï 33 de Sukhumvit est à vendre. Il s'agit du Livingstones, un endroit avec une quinzaine de chambres, une piscine et un pub à hôtesses, dans la même ligne que les bars de cette partie du soï.
Tout d'abord, il pense que l'endroit n'est pas dans ses moyens. Mais il se rend vite compte qu'il y a là tout ce qu'il faut pour concrétiser son concept: faire venir l'ambiance de la plage en ville."Je voulais développer quelque chose entre le Café del Mar et le Bed Supperclub", dit-il.
Il doit se décider sans tarder car d'autres sont sur le coup. On est en mai 2013. En quelques semaines il trouve des capitaux, il signe fin juin. Le contrat démarre le 1er juillet. A partir de là, le compteur tourne: loyers, charges, etc. Il reste à mettre le concept sur papier, tout rénover, recruter une équipe en vue de l'ouverture en octobre! "Cela a été un contre la montre permanent, il nous fallait absolument ouvrir pour la saison sèche", explique Franck.
Ocean Bangkok ouvre finalement le 31 octobre à 18h, pour Halloween. Pari gagné.
L'endroit, qui tient sur deux niveaux, a des airs de villa méditerranéenne avec des surfaces entièrement blanches, du sol au plafond!Certaines des 17 chambres donnent sur la piscine, qui est le c?ur de l'endroit. L'océan! On peut y déguster une cuisine sophistiquée concoctée par un chef réputé ? Jacobo Astray, ancien du fameux restaurant El Bulli 3 étoiles Michelin - ou siroter un cocktail, assis à table, ou alors étendu sur des baldaquins ou encore installé confortablement sur de grands canapés. Il y a deux bars, l'un sur la piscine, l'autre à l'entrée, avec d'un côté un baby-foot, de l'autre un terrain de pétanque. Il y a aussi un espace discothèque et un salon de massage. "Ocean n'est pas seulement un hôtel, un bar, un resto ou un massage, c'est tout cela à la fois", explique Franck. Ocean propose un programme de soirées thématiques régulières entrecoupées de soirées plus exceptionnelles qui peuvent se terminer à "pas d'heure". Il peut aussi bien être l'endroit chic où l'on vient prendre un apéro "classy" ou apprécier un diner mémorable à la bougie au bord de la piscine, qu'un havre pour fêtards: apéro, resto, disco, dodo."On peut avoir les mêmes personnes qui viennent en tenue de soirée pour un cocktail et en maillot de bain l'après-midi dans la piscine", explique Franck
Néanmoins, si la phase de travaux et d'ouverture s'est déroulée selon le plan, Franck n'a pas été très heureux sur le timing du lancement, le 31 octobre correspondant exactement avec le début des manifestations antigouvernementales qui se poursuivent toujours, minant particulièrement les secteurs du tourisme, de l'hôtellerie et du divertissement.
"C'est un énorme frein", regrette Franck Delen. "Nous avons relevé le défi d'ouvrir un tel complexe en si peux de temps", souligne-t-il. "Il est clair que se positionner comme un endroit de loisir au milieu d'une telle crise politique est pour le moins compliqué. Nous entendions les manifestants depuis la piscine, certains jours".
Mais malgré plusieurs soirées privées annulées en décembre, notamment autour des fêtes, et un mois de janvier marqué par le fameux "Bangkok Shutdown", le Carhaisien voit les prochains mois sous de meilleurs auspices. Samedi 29 mars, Ocean accueillera le gala annuel de l'association francophone Bangkok Accueil.
Ocean Bangkok ; 7 soi Sukhumvit 33, Sukhumvit road, Klongton-Nua, Wattana, 10110 Bangkok ; http://www.oceanbangkok.com/
Pierrre QUEFFELEC (http://www.lepetitjournal.com/bangkok) vendredi 28 mars 2014

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Publié le 28 mars 2014, mis à jour le 21 novembre 2018

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