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CHIANG MAI – Le sommet sur l’eau accouche d’un pacte a minima

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Écrit par Lepetitjournal.com Bangkok avec AFP
Publié le 21 mai 2013, mis à jour le 28 juillet 2019

Neuf des vingt-six pays participants au Sommet sur l'eau de Chiang Mai ont signé un accord de coopération pour lutter plus efficacement contre les inondations chroniques et la pénurie d'eau qui s'annonce. Le bilan du sommet de Chiang Mai se révèle plutôt pâlichon au regard des enjeux.

Les menaces sont réelles et pourtant les chefs de gouvernement de la région Asie-Pacifique semblent avoir bien des difficultés à s'en rendre compte. En témoigne l'accord de coopération signé par simplement 9 des 26 pays participants au sommet régional sur l'eau à Chiang Mai (Thaïlande, Brunei, Corée du Sud, Laos, Birmanie, Vietnam, Georgie, Tajikistan, Vanuatu). Celui-ci englobe un renforcement des liens technologiques et académiques entre les États signataires pour parvenir à une meilleure gestion de l'eau. Le pacte permettra également de financer des études communes afin de mieux analyser les impacts sur les économies régionales qu'auront les futures sècheresses, inondations et les différents changements climatiques.

Même si dans le Bangkok Post, la Première ministre de Thaïlande, Yingluck Shinawatra, parle ?d'un accord significatif?, celui-ci apparaît bien mince au regard des enjeux liés à l'eau dans la région. La Banque Asiatique de Développement (BAD) a ainsi rappelé le mois dernier que deux-tiers des habitants vivant en Asie-Pacifique ne disposent pas de canalisations d'eau potable à domicile, malgré des croissances économiques régionales en forte hausse. La BAD pointe du doigt ?l'absence de management dans ce domaine, ainsi que le manque d'investissements dans les infrastructures?. Ce manque d'accès à l'eau potable, les catastrophes climatiques récurrentes, la pénurie d'eau annoncée sont autant de sources de tension entre les pays de la région. Yingluck a donc milité le 20 mai pour une meilleure coopération entre les différents états. La Première ministre sait de quoi elle parle : la Thaïlande doit gérer l'épineux dossier du barrage de Xayaburi au Laos. Construit par une société thaïlandaise, l'ouvrage fait l'objet d'une ferme opposition des défenseurs de l'environnement, mais aussi du Cambodge, du Vietnam et de villageois thaïlandais vivant au bord du Mékong. Tous craignent que ce barrage n'appauvrisse les ressources halieutiques en aval du fleuve.

Le sultan de Brunei estime à 380 milliards de dollars sur 10 ans, les besoins en investissements dans la région Asie-Pacifique en matière d'installations sanitaires. Les représentants de la société civile ont regretté pour leur part d'avoir été tenu à l'écart du sommet de Chiang Mai. Les défenseurs de l'environnement veulent en effet être consultés en matière de gestion de l'eau. En guise de protestation, ils ont tenu leur propre sommet alternatif dans la ville.

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