La Thaïlande enregistre actuellement un fort afflux de visiteurs russes. Les données de fréquentation en novembre ont doublé par rapport à octobre et sont presque sept fois supérieures à celles de septembre, loin devant les autres pays.
Parmi les destinations de voyage les plus populaires d'Asie, la Thaïlande a amorcé ces tout derniers mois seulement la reprise de son tourisme international, l’un des piliers de son économie. Le royaume enregistrait ainsi sur le seul mois de novembre 1,75 million de visiteurs étrangers, soit quatre fois le nombre total de touristes accueillis dans toute l’année 2021, lorsque les vols vers la Thaïlande étaient limités et les voyageurs soumis à un parcours du combattant administratif et sanitaire.
Non sans quelques tergiversations malheureuses, la Thaïlande a finalement supprimé en juillet les dernières mesures rédhibitoires de sa politique sanitaire anti-COVID pour relancer un secteur du tourisme laminé. Et depuis septembre, et les arrivées en provenance de Russie ont augmenté à un rythme plus rapide que tout autre marché émetteur, selon les données officielles.
La Russie était en 2019, avant la pandémie, le septième marché touristique de la Thaïlande avec 1,48 million de visiteurs annuels. Mais sur la base du mois de novembre, elle arrive au troisième rang derrière la Malaisie et l'Inde, avec 108.985 arrivées, contre 44.314 en octobre et 15.900 en septembre.
Taux de change favorable
En comparaison, le nombre de voyageurs en provenance de Malaisie ont baissé de façon régulière entre septembre (332.493 arrivées) et novembre (258.873), et celui des visiteurs venus d'Inde a augmenté progressivement pour passer de 116.386 en septembre à 145.628 en novembre.
La fréquentation russe en Thaïlande sur le mois novembre représentait à elle seule environ 60% du nombre de total de visiteurs étrangers au cours du même mois en 2019.
"Cette année, nous avons vu le marché russe revenir, en particulier après l’explosion du conflit en Ukraine", note Stuart Reading, directeur général adjoint de Laguna Resorts and Hotels, chaine qui compte parmi son personnel des russophones.
Selon lui, le renforcement du rouble par rapport au baht est un facteur ayant contribué à la tendance. Le rouble a figuré cette année parmi les principales devises les plus performantes par rapport au dollar.
Des touristes russes en long séjour
Les voyageurs russes ont tendance à rester plus longtemps que les autres, de sept à dix nuits, ajoute Stuart Reading, tandis que les "snowbirds", qui fuient la rigueur de l’hiver chez eux, séjournent jusqu'à trois mois.
Phuket est une destination thaïlandaise privilégiée des Russes. Ces derniers représentent actuellement environ un quart des visiteurs étrangers de l'île, les vols directs depuis la Russie aidant, selon Yuthasak Supasorn, gouverneur de l'Autorité du tourisme de Thaïlande (TAT).
"Nous voyons des familles russes louer des maisons et prolonger leur séjour de 16 jours à quelques mois", explique Bhummikitti Ruktaengam, président consultatif de l'Association du Tourisme de Phuket.
"Le soir, vous pouvez voir des familles russes se promener dans le parc parmi les habitants", dit-il, ajoutant que certains séjournaient là jusqu'en mars.
Le nombre total d'arrivées de touristes étrangers pourrait dépasser la barre des 11,5 millions d'ici la fin de l'année, selon le TAT, soit un peu plus du quart du chiffre réalisé 2019, près de 40 millions, le meilleur résultat de fréquentation de la Thaïlande.