La Thaïlande a relevé le plafond de sa dette publique à 70 % pour se donner les moyens de faire face à la crise économique qui frappe le pays, a annoncé lundi le ministre des Finances.
La Thaïlande a relevé le plafond du ratio de sa dette publique par rapport à son produit intérieur brut (PIB) à 70% contre 60%, a annoncé lundi le ministre des Finances.
Cette décision attendue est destinée à permettre au gouvernement d’emprunter davantage pour soutenir son économie en grande difficulté.
La deuxième économie d'Asie du Sud-Est, qui avait pris des mesures sanitaires strictes dès le début de la pandémie en 2020, fait les frais d’une troisième poussée épidémique de Sars-CoV-2 bien plus sévère que les précédente débutée en avril qui a considérablement ralenti une partie de l'activité économique.
Le ministre des Finances, Arkhom Termpittayapaisith, a déclaré dans un communiqué que le relèvement du plafond de la dette permettra au gouvernement d'emprunter davantage pour engager si nécessaire des mesures d’aides sur le moyen terme, tout en maintenant une capacité satisfaisante vis-à-vis du service de la dette.
La nouvelle limite d'endettement a été approuvée par le comité de politique budgétaire et monétaire, présidé par le Premier ministre Prayuth Chan-O-Cha. Elle sera révisée au moins tous les trois ans.
En juillet, le ratio de la dette par rapport au PIB était de 55,59%.
Le mois dernier, Arkhom Termpittayapaisith avait déclaré que le ratio dette/PIB de la Thaïlande restait faible par rapport à d'autres pays malgré des emprunts importants effectués pour financer les mesures d’aides face à la crise du Covid-19.
Le gouvernement a mis en place une série de mesures de relance et d’aides depuis le début de la pandémie qui ont nécessité 1.500 milliards de bahts (38,34 milliards d’euros) d'emprunts, dont 500 milliards approuvés cette année.
Le mois dernier, le gouverneur de la Banque de Thaïlande, Sethaput Suthiwartnarueput, avait affirmé que le pays aurait besoin de 1.000 milliards de bahts supplémentaires pour aider à amortir les pertes d'emplois et de revenus.
Toutefois, beaucoup dans les secteurs les plus touchés comme le tourisme, des simples employés aux PDG de groupes hôteliers comme Accor, disent ne pas voir grand-chose des aides annoncées par le gouvernement, une bonne partie de ces dernières se traduisant par des facilités d’emprunts que les banques refusent aux entreprises ou personnes non solvables.
"Lors du premier confinement en avril 2020, nous avions eu des aides pour payer les salaires des employés sur une période de trois mois, depuis nous n’avons plus rien eu," confiait ces jours-ci à Lepetitjournal.com La-iad Bungsrithong, présidente de l’association des Hôtels pour le Nord de la Thaïlande.
"Le gouvernement a annoncé plusieurs fois avoir débloqué des budgets pour permettre aux entreprises et entrepreneurs d'accéder à des prêts à taux réduits, mais dans la réalité les banques refusent de nous accorder ces prêts", a-t-elle souligné.
"Personne dans l’industrie du tourisme n’y accède que ce soit auprès des banques privées ou des banques gouvernementales. Le problème vient du fait que les banques nous demandent les détails de nos comptes des trois dernières années ainsi qu’un bilan prévisionnel sur les rentrées d’argent futures. Quel plan pouvons-nous faire ?"
Le ministère des Finances prévoit une croissance de l’économie thaïlandaise de 1,3% cette année, tandis que la banque centrale table sur 0,7%.
L'année dernière, l'économie s'est contractée de 6,1%, la chute la plus forte en plus de deux décennies.