Lors d’une interview avec Reuters, le ministre thaïlandais des Finances, Arkhom Termpittayapaisith, a souligné que la Banque de Thaïlande avait ajusté sa politique monétaire en fonction des besoins de l'économie du pays plutôt que de s’aligner sur l’approche agressive de la Réserve fédérale américaine de resserrement des taux d’intérêts.
"Les ajustements du taux d'intérêt de notre banque centrale ont été raisonnables, non pas alignés sur la Fed mais en cohérence avec notre économie", a déclaré Arkhom Termpittayapaisith.
"Une trop forte hausse des taux tirerait fortement vers le bas l'économie qui est en train de s'améliorer", a-t-il ajouté, soulignant que la politique monétaire doit garantir un redressement complet de l'économie.
La Banque de Thaïlande (BoT) a relevé son taux directeur de 100 points de base au total depuis août, portant celui-ci à 1,50%. Mais le resserrement a été moins agressif que dans d’autres pays de la région, la Thaïlande ayant connu une reprise économique plus tardive que nombre de ses voisins en raison d’une politique sanitaire chaotique et hésitante qui n’a permis au tourisme de repartir seulement au cours du deuxième semestre de 2022.
La BoT doit revoir sa politique monétaire le 29 mars, et la plupart des économistes prévoient une nouvelle hausse.
Le ministre des Finances a déclaré que le produit intérieur brut de la Thaïlande pourrait dépasser les 3,8% de croissance prévus cette année, grâce au rebond du tourisme.
"Le tourisme joue un rôle clé dans le soutien de l'économie (...) il y a une chance que le nombre de touristes dépasse nos prévisions de 27,5 millions cette année", a déclaré Arkhom Termpittayapaisith.
Le ministre a minimisé les inquiétudes concernant l'impact sur l'économie du renforcement de la devise thaïlandaise.
"Le secteur privé a dit que le baht était trop fort, mais il n'est pas très fort", a-t-il dit. "Le baht se renforce sur les fondamentaux de l'économie qui a commencé à se redresser".
Le baht s'est apprécié d'environ 2,2 % par rapport au dollar depuis le début de l'année, devenant la deuxième devise asiatique la plus performante après la roupie indonésienne.