La Thaïlande et les Etats-Unis ont entamé hier leurs traditionnels “jeux de guerre”. Ce malgré le coup d'état en septembre dernier qui avait amené Washington à suspendre son aide militaire de plusieurs millions de dollars. "Cobra Gold"reste un exercice de grande envergure, même si les effectifs ont considérablement diminués ces dernières années
Lancée il y a 26 ans, "Cobra Gold"est une vaste opération d'entraînement grandeur nature entre la Thaïlande et les Etats-Unis, les plus importants jeux de guerre américains en Asie. D'après des officiels thaïs et américains, les exercices cette année devraient durer jusqu'au 18 mai, et seront centrés sur les opérations multinationales de maintien de la paix.
Quelque 3 090 soldats thaïlandais et 2 000 GI devraient prendre part à cette opération. Le Japon a pour sa part envoyé 47 militaires, Singapour, 70, et l'Indonésie, 27. Ces trois contingents ne participeront qu'à des simulations sur ordinateur. Par ailleurs, six autres pays observeront les exercices parmi lesquels la France, l'Australie, les Philippines, l'Allemagne, la Chine, et la Corée du Sud.
Un symbole fort de la coopération américano-thaïlandaise
"Depuis un quart de siècle, Cobra Gold est le symbole le plus visible de la coopération militaire entre les Etats-Unis et la Thaïlande, annonçait hier Alexander Arvizu, adjoint de l'Ambassadeur des Etats-Unis, lors de la cérémonie d'ouverture à Chonburi, à l'est de Bangkok. Tout au long de ces dernières années, a-t-il rappelé, Cobra Gold a évolué d'un exercice strictement bilatéral vers un événement multilatéral destiné à améliorer notre capacité de réponse à des responsabilités de renforcement et de maintien de la paix sous l'égide des Nations Unies."
Dans le passé, les effectifs de Cobra Gold avoisinaient les 20 000 hommes mais ils ont considérablement diminué ces dernières années. Selon le diplomate américain, cela vient des obligations américaines en Irak et en Afghanistan. M. Arvizu, qui avait clairement rappelé il y a deux semaines la position américaine inchangée vis-à-vis du coup d'état, a souligné que la baisse des effectifs n'avait rien avoir.
Au lendemain de la prise de pouvoir par l'armée thaïlandaise en septembre dernier, les américains, très critiques, avaient suspendu l'aide militaire à la Thaïlande - 24 millions dollars. Mais Washington a néanmoins maintenu certains programmes, notamment ceux concernant la lutte contre le terrorisme dans lequel le royaume est apparu comme un partenaire modéré. Le mois dernier, Bangkok avait rejeté l'offre américaine d'entraîner les forces thaïes pour maîtriser l'insurrection dans le sud du pays qui a déjà fait près de 2 200 morts en 3 ans. (www.lepetitjournal.com Bangkok)