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Le Premier ministre thaïlandais décroche dans les sondages à 4 semaines du scrutin

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Ruam Thai Sang Chat via Reuters - Candidat à sa réélection, le Premier ministre thaïlandais, Prayuth Chan-O-Cha, s’est fendu d’une sortie festive pour Songkran, le nouvel bouddhique, vendredi

Le Premier ministre thaïlandais Prayuth Chan-O-Cha a perdu du terrain face aux deux principaux partis d'opposition, selon les derniers sondages d'opinion à moins d’un mois des élections législatives.

Le scrutin législatif du 14 mai en Thaïlande opposera les partis alignés avec l'establishment conservateur pro-militaire à une opposition incarnée par le très populaire parti Pheu Thai, sorti en tête de toutes les élections depuis 2001, et le Move Forward, nouvelle formation prometteuse qui rassemble de nombreux jeunes.

La première candidate du Pheu Thai, Paetongtarn Shinawatra, est la fille du fondateur du parti, Thaksin Shinawatra, Premier ministre de 2001 à 2006. Elle également la nièce de Yingluck Shinawatra, qui a dirigé le gouvernement de 2011 à 2014. Les gouvernements de Thaksin et de Yingluck ont été évincés par des coups d’Etats et eux-mêmes ont fait l’objet de condamnations par la justice de leur pays, ce qui les a poussés à fuir à l’étranger.

Selon un sondage mené début avril par deux grands journaux thaïlandais, le Matichon et le Daily News, le Pheu Thai était en tête des intentions de vote avec 38,89%, suivi par le Move Forward, représenté par Pita Limjaroenrat, avec 32,37% d’opinions favorables.

Le Ruam Thai Sang Chat, parti du Premier ministre sortant, Prayuth Chan-O-Cha, arrive loin derrière à la troisième place avec 12,84%.

Avance confortable pour l'opposition

L'ancien chef de l'armée dirige la Thaïlande depuis 2014 lorsqu'il a renversé le gouvernement de Yingluck Shinawatra lors d'un coup d'État militaire.

Lorsque les sondeurs leur ont demandé quel était leur candidat préféré pour le poste de Premier ministre, les électeurs interrogés ont répondu à 29,42% en faveur de Pita Limjaroenrat, à 23,23% pour Paetongtarn Shinawatra, et 16,69% pour Sretta Thavisin, le deuxième candidat du Pheu Thai. Prayuth Chan-O-Cha n’arrive qu’à la quatrième place avec 13,72% d’opinions favorables.

Un autre sondage, Super Poll, donne le parti Pheu Thai vainqueur du scrutin mais par seulement 160 des 500 sièges de la chambre basse, suivi du parti le parti Bhumjaithai, dirigé par le ministre de la Santé, Anutin Charnvirakul, qui obtiendrait 121 sièges. Le parti de Prayuth Chan-O-Cha arrive à la cinquième place avec 43 sièges.

Enfin, le sondage de l’institut NIDA, réalisé entre le 3 et le 7 avril, donne Paetongtarn Shinawatra en tête avec 35,7% d’opinions favorables, Pita Limjaroenrat second avec 20,25% et Prayuth Chan-O-Cha troisième avec 13,6%. Sur les quelque 2.000 personnes interrogées, 47,7% ont donné leur préférence au Pheu Thai, 21,20% au Move Forward et 10,80% au Ruam Thai Sang Chat.

Un sénat nommé, atout de taille de l'establishment

Pour s’assurer de former un gouvernement sans avoir à composer avec une coalition de partis, le Pheu Thai doit remporter plus de 375 sièges, soit les trois quart de la chambre basse.

En effet, selon la Constitution rédigée en 2017 par la junte militaire, les 250 sénateurs qui participeront au vote parlementaire pour nommer le Premier ministre aux côtés des 500 députés fraichement élus à l’issu du scrutin du 14 mai prochain, ont été nommés par des instances contrôlées par l’establishment militaro-royaliste. Cela donne aux candidats du camp conservateur plusieurs longueurs d’avance avant même que n’ait lieu le suffrage universel. En 2019, les 250 sénateurs avaient tous voté pour Prayuth Chan-O-Cha alors que son parti était arrivé deuxième au suffrage universel derrière le Pheu Thai.

Toutefois, une alliance entre les deux principaux partis d’opposition reste toujours possible.

Pour l’heure, les deux partis rassemblent pour près de 68,40% d’opinions favorables selon l’institut NIDA, et plus de 71% selon le sondage Matichon Daily News. 

En 2019, la première incarnation du parti Move Forward, Future Forward (Anakot Mai), avait recueilli le troisième plus grand nombre de votes mais n’avait remporté que 81 sièges. Selon le sondage Super Poll, réalisé auprès d’environ 6.000 électeurs, le parti de Pita Limjaroenrat n’obtiendrait cette année que 22 sièges, ce qui serait largement insuffisant pour former une coalition à deux partis avec les 160 sièges pressentis pour le Pheu Thai.

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