La Thaïlande a lancé vendredi une campagne en vue de distribuer gratuitement 1 million de plants de cannabis, un jour après avoir dépénalisé sa culture, rappelant toutefois que fumer restait illégal.
La Thaïlande a légalisé en 2018 la marijuana à des fins médicales et cherche désormais à en faire une nouvelle source de revenus pour les Thaïlandais tout en visant à développer une industrie lucrative.
Jeudi, les autorités ont retiré le cannabis de la liste des stupéfiants, permettant aux Thaïlandais de cultiver la plante à condition qu’ils s'inscrivent sur une application gouvernementale.
Et vendredi, le gouvernement lançait une campagne visant à distribuer 1 million de plants gratuitement. Mais le cadeau était accompagné d’un message décourageant l’usage récréatif du cannabis, et rappelant que fumer en public peut entraîner des peines de prison et des amendes.
"N’en prenez pas pour rester assis à la maison le sourire figé à ne rien faire. Ce genre de choses ne s’inscrit pas dans notre politique", a déclaré le ministre thaïlandais de la Santé Anutin Charnvirakul lors du lancement de la campagne dans la province de Buriram, dans le nord-est du pays, où les 1.000 premiers plants ont été distribués.
"Nous avons effacé la stigmatisation, elle est gommée comme un tatouage. Ne la laissez pas revenir", a-t-il poursuivi, ajoutant que le cannabis devrait être utilisé pour améliorer la santé.
Les extraits de cannabis et les produits dérivés autorisés en Thaïlande, comme les huiles et les bonbons, ne doivent pas contenir plus de 0,2% de tétrahydrocannabinol ou THC, le composé psychoactif de la marijuana.
Pour pouvoir cultiver du cannabis à la maison, il faut s’inscrire sur l'application smartphone du gouvernement, PlookGanja ou "cultiver de la ganja".
Selon Anutin Charnvirakul, plus de 300.000 personnes se seraient inscrites sur l'application, qui a été téléchargée plusieurs millions de fois par des de gens souhaitant en savoir plus sur le cannabis.
Selon les services correctionnels thaïlandais, la dépénalisation intervenue cette semaine a permis la libération de 3.000 personnes qui étaient en détention pour des crimes liés au cannabis.