

Née il y a 32 ans en Chine où la fédération nationale la considérait trop petite pour jouer au haut niveau, Hongyan Pi a choisi la nationalité française en 2004. Ancienne n°2 mondial, elle était en Thaïlande la semaine passée pour jouer l'Open de Bangkok. Sa défaite au deuxième tour ne l'a pas empêché de garder le sourire et la motivation pour organiser un événement caritatif dans la capitale
Hongyan Pi compte une médaille mondiale, trois médailles européennes et plus d'une quinzaine de tournois à son palmarès (photo Yann Fernandez)
Vous avez subi une lourde opération du genou gauche en janvier dernier. Comment vous sentez-vous physiquement six moix après ?
Mon genou me fait encore mal, davantage pendant mes périodes d'entraînement durant lesquelles je ne prends pas d'anti-inflammatoires. Comme je suis en phase de reprise, je dois faire beaucoup de musculation, et c'est très douloureux. Je dois continuer à travailler ma rééducation avant tout, les résultats en compétition viendront ensuite. J'ai recommencé les tournois le mois dernier, mais sans objectif, j'essaie seulement de faire de mon mieux. Je ne dois pas ignorer la douleur pour ne pas trop forcer, mais il ne faut pas non plus que je me focalise trop dessus, pour que je reste bien concentrée sur mon jeu. Le processus de récupération après une blessure est plus long à cause de mon âge. Sur le terrain, j'ai beaucoup perdu en vitesse, et c'est pour cela que j'ai du mal quand je joue contre les meilleures.
Que retenez vous de votre passage en Thaïlande ?
J'ai passé en tout deux semaines ici car j'ai fait, avant le tournoi, un stage avec l'équipe thaïlandaise de badminton. L'entraînement était très dur notamment à cause de la chaleur. L'Open de Bangkok était bien organisé. Tous les compétiteurs sont logés dans un bel hôtel (ndlr : le Novotel situé dans le quartier de Siam). J'étais déjà venue en 2007 et j'étais montée sur un bateau pour visiter la ville le long du Chao Praya. J'avais trouvé ça très joli. J'adore la nourriture thaïlandaise car je suis originaire d'une région chinoise où l'on mange très épicé. Les Thaïlandais sont des gens très respectueux. Même dans la circulation, ils restent très cools. Je n'ai pas entendu beaucoup de coups de klaxon alors qu'il y a un tel flot de voitures. Malheureusement cette fois-ci, je n'ai pas pu beaucoup visiter la capitale. D'une part parce que mon stage d'entraînement était organisé à quarante minutes de voiture de Bangkok et aussi parce que je suis très concentrée sur mon entraînement musculaire.
Une association dont vous faite partie a organisé un flashmob à Bangkok. Quel en était le but ?
J'ai profité de ma venue en Thaïlande pour participer à ce flashmob, organisé par Solibad, la journée du 5 juin à Bangkok et dans 64 autres villes du monde entier. Solibad est une association caritative, dont je suis la marraine, qui récolte des fonds grâce à la communauté du badminton et qui les reverse à des petits projets locaux, comme la construction d'orphelinats. Le but était de mettre les vidéos de l'ensemble de ces flashmobs sur Internet afin de faire connaître l'association. A Bangkok, le lieu choisi était le Wat Pathum Wanaram près de Siam Paragon. Nous avons hésité sur l'endroit car un temple est un symbole du pays, mais il n'y avait personne autour de nous. On a réussi tout de même à mobiliser une vingtaine de joueurs de badminton, des Danois et des Allemands surtout. Les sportifs thaïlandais étaient plutôt concentrés sur la compétition.
Pourquoi avoir choisi la nationalité française ?
Avant d'intégrer complètement l'entraînement de l'équipe de France en 2003, je m'entraînais au Danemark où il faisait très froid et où les journées finissaient très tôt. J'étais attirée par la culture française, la beauté des paysages, le climat. J'avais aussi été séduite par le discours de la fédération française qui me promettait une bonne qualité d'entraînement et de bons tournois à jouer. Actuellement, je m'entraîne à l'INSEP (Institut national des sports et de l'éducation physique) à Paris, une très bonne structure, avec le reste de l'équipe de France. Après ma carrière, je resterai en France pour m'entraîner. Je passe actuelle mon Brevet d'État d'éducateur sportif 2e degré (BEES-2) qui permet d'entraîner à haut niveau. J'espère travailler avec la fédération française mais il faut qu'un poste me correspondant se libère. Si cela n'est pas possible, je travaillerai avec la Région ou en club. Aujourd'hui, je suis toujours très contente d'avoir choisie la nationalité française.
Quels sont vos prochains objectifs sportifs ?
Je veux être à 100% pour les Championnats du Monde qui auront lieu en août à Londres. D'ici 2012, j'aimerai revenir dans le top 8 mondial mais je ne sais pas si c'est possible. J'ai perdu beaucoup de places au classement car j'ai peu joué cette année. Je ne suis donc plus tête de série et j'ai des matchs très difficiles dès les premiers tours. Mais le but final est d'être compétitive pour les Jeux Olympiques de Londres l'an prochain. Après, je prendrai ma retraite.
Propos recueillis par Yann Fernandez (http://www.lepetitjournal.com/bangkok.html) jeudi 16 juin 2011
Voir aussi :
Le site de Solibad
La vidéo du Flashmob organisé à Bangkok
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