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Nouveaux heurts à Bangkok entre police et manifestants anti-gouvernementaux

Un manifestant a Bangkok relance une grenade lacrymogene vers les policiersUn manifestant a Bangkok relance une grenade lacrymogene vers les policiers
REUTERS/Soe Zeya Tun - Manifestants et policiers thaïlandais se sont encore affrontés le 10 août 2021 à Bangkok alors que la colère contre la gestion de la pandémie ne cesse de monter.
Écrit par Lepetitjournal.com Bangkok avec Reuters
Publié le 11 août 2021, mis à jour le 12 août 2021

Manifestants et policiers thaïlandais se sont encore affrontés mardi à Bangkok, deux jours après les derniers heurts, alors que la colère contre la gestion de la pandémie ne cesse de monter

La police thaïlandaise, mardi, a déployé des canons à eau et tiré des grenades lacrymogènes et des balles en caoutchouc pour disperser des manifestants qui sont descendus dans les rues de Bangkok pour exprimer leur colère vis-à-vis de la gestion de la pandémie de Covid-19 par le gouvernement du Premier ministre Prayuth Chan-O-Cha.

Au moins six policiers ont été blessés lors des affrontements. Un officier a été atteint par une balle à la jambe et trois autres ont reçu des éclats d'une bombe artisanale, a indiqué la police.

Le nombre de manifestants blessés n'a pas été communiqué. Au moins six manifestants ont été arrêtés, a déclaré la police après avoir averti un peu plus tôt que tous les rassemblements publics étaient illégaux en vertu de l’Etat d'urgence sanitaire imposé depuis l’an dernier dans le contexte de la pandémie.

 

 

Deux postes de police ont également été incendiés alors que des violences sporadiques se sont prolongées dans la nuit.

"L'action des manifestants montre une intention de dégrader la propriété du gouvernement et le bien public et aussi de blesser les policiers", a déclaré aux journalistes Piya Tavicha, chef adjoint de la police de Bangkok.

 

"Le gouvernement ne voit que les intérêts des élites"

Les affrontements ont éclaté après que des milliers de manifestants motorisés ont formé un cortège de voitures et de motos qui a défilé dans la capitale, s’arrêtant à plusieurs reprises devant des bâtiments liés à des membres du gouvernement ou à des partisans du Premier ministre pour prononcer des discours et appeler à la démission de Prayuth Chan-O-Cha, accusant son administration de mal gérer la pandémie et d'abuser de son pouvoir pour faire taire les critiques.

"Le gouvernement n'a pas la capacité de gérer le pays et ne voit que les intérêts des élites", a déclaré Benja Apan, une étudiante militante, dans un communiqué lu du haut d'un camion dans le quartier d’affaires de Bangkok.

 

Un policier antiemeute tire une grenade lacrymogene lors d'une manifestation a Bangkok
La police thaïlandaise a tiré des grenades lacrymogènes et des balles en caoutchouc pour disperser des manifestants. Photo REUTERS/Soe Zeya Tun

 

"Si la situation perdure ainsi, nous pouvons nous attendre à ce que le pays se trouve confronté à une catastrophe insurmontable", a-t-elle déclaré.

Les hôpitaux sont poussés au bout de leur capacité par la dernière épidémie de coronavirus, de loin la plus sévère que la Thaïlande ait connue jusqu’ici. Le nombre des morts du Covid-19 a atteint un nouveau record mardi avec 235 décès, soit environ trois fois plus que le bilan de toute l’année dernière en Thaïlande. 

Le bilan depuis le début de cette troisième épidémie, survenue en avril alimentée en grande partie par le variant Delta, est de 6.494 morts.

 

Le mouvement anti-gouvernemental reprend du poil de la bête

Le mouvement de protestation dirigé par une partie de la jeunesse thaïlandaise, qui avait démarré l’an dernier rassemblant des centaines de milliers de personnes dans les rues et des millions sur les réseaux sociaux, semble reprendre du poil de la bête après avoir baissé de fréquence et d’intensité en fin d'année dernière en raison d’une forte répression de la part des autorités et aussi de l’apparition de la deuxième épidémie en décembre, suivie de près par la troisième.

Ce mouvement a bravé un vieux tabou autour de la critique de la royauté en exigeant une réforme de la monarchie en août 2020, les orateurs s’exposant en toute conscience à des poursuites pénales en vertu d'une loi de lèse-majesté qui punit tout propos ou acte jugé insultant pour le roi, la reine, l'héritier et le régent d'une peine pouvant aller de 3 à 15 ans de prison.

 

Des manifestants a Bangkok avancent dans les fumees de grenades lacrymogenes
Manifestants et policiers thaïlandais se sont encore affrontés le 10 août 2021 à Bangkok. Photo REUTERS/Soe Zeya Tun 

 

Le week-end dernier, plus d'un millier de manifestants antigouvernementaux ont affronté la police autour du Monument de la Victoire à Bangkok.

Plusieurs leaders du mouvement, qui avaient passé du temps en détention par rapport à de précédentes manifestations et avaient été libérés sous caution, ont été remis en prison ces derniers jours, notamment Panupong "Mike Rayong" Jadnok, Jatupat "Pai" Boonpattararaksa et Parit "Penguin" Chiwarak.

L'avocat des droits humains Arnon Nampa a également fait l’objet de nouvelles accusations pour lèse-majesté et autres délits pour un discours qu'il a prononcé la semaine dernière.

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