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COMMUNAUTE - L’école Jean de La Fontaine n’est plus, mais la classe continue !

Écrit par Lepetitjournal Bangkok
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 13 novembre 2012

Après plusieurs mois de lutte acharnée pour obtenir l'officialisation, l'école française de Pattaya a finalement dû fermer ses portes juste avant la rentrée. Mais une poignée de parents d'élèves irréductibles a néanmoins trouvé le moyen de garantir un enseignement en français aux enfants de la région de Chonburi Rayong

Les sept premiers élèves de la section française de l'école Satit après la cérémonie quotidienne de la levée du drapeau, accompagnés de leurs deux professeurs (Photo Régis Tézier)

A défaut d'avoir obtenu un statut officiel, l'école Jean de La Fontaine, lancée en 1999, a dû fermer ses portes fin août (voir encadré). Avec 42 élèves inscrits pour la rentrée 2007-2008, la déception des parents d'élèves et du comité de gestion fut grande. Mais pour autant, les deux principaux porteurs du projet, Philippe Meunier et Arnaud Nazare-Aga, n'ont pas lâché l'affaire. "Nous sommes bien déterminés à offrir à nos enfants une éducation correcte, affirme Arnaud Nazare-Aga". Et Philippe Meunier de poursuivre, "les écoles internationales sont hors de prix pour beaucoup d'expatriés, et le cursus thaïlandais est loin de proposer un niveau d'enseignement satisfaisant pour nos enfants, surtout ceux qui vont un jour rentrer en France ou s'expatrier ailleurs". Les deux papas sont donc allés frapper à la porte de plusieurs écoles de Pattaya, en juillet et août, pour leur proposer d'ouvrir une section française. L'école bilingue de Satit Udomseuksa s'est montrée intéressée. "La directrice de Satit nous a accueillis à bras ouverts, se souvient Arnaud Nazare-Aga. L'école nous fournit une salle de classe avec le matériel et s'est engagée sur la question du visa et du permis de travail. On est légal, soupire-t-il".
Ouvert en 1999, l'établissement regroupe 700 élèves dont de nombreux binationaux allant du primaire au collège avec des cours en anglais et en thaï. La directrice de Satit se veut confiante dans le potentiel de cette section française. "Les Français seront intéressés s'ils savent que les choses se déroulent dans les règles, nous dit-elle. Je crois savoir qu'il y a environ 2000 familles francophones dans la région de Pattaya, c'est un potentiel intéressant pour ce type de classe."
Pour l'heure, seuls sept enfants du CP à la 6e sont scolarisés dans la section française de Satit, mais de nouvelles inscriptions sont attendues. L'enseignement est assuré via les cours du Centre National d'Enseignement à Distance (CNED), basé en France. Après l'arrivée d'une enseignante envoyée par l'association Agir, madamme Cochard, début septembre, Arnaud Nazare-Aga a recruté un jeune enseignant diplômé 
parlant 7 langues, Mathieu Pralus. "Grâce à cette section française, les enfants auront un certificat de scolarité de l'Education Nationale française et pourront intégrer par la suite toute autre école dans le monde", se félicite Arnaud Nazare-Aga. Pierre QUEFFELEC (www.lepetitjournal.com Bangkok) vendredi 5 octobre 2007

Il est encore possible d'inscrire son enfant pour cette année ou la prochaine rentrée (début Mai 2008) Renseignements : Arnaud Nazare-Aga 08 49 50 37 05 - Email : arnaud@theam.com Ou le 08 90 96 67 29. La scolarisation dans la section de français de Satit coûte 8200 bahts par mois avec 20000 bahts de frais d'inscription

Fin de l'école Jean de La Fontaine
Créée en 1999 à l'initiative de parents francophones, l'école Jean de La Fontaine avait emménagé au début de cette année dans des nouveaux locaux tandis que le comité de gestion se démenait dans l'urgence pour obtenir un statut juridique et l'officialisation auprès des autorités thaïlandaises : une double condition devenue capitale depuis le durcissement, le 1er octobre 2006, des conditions de séjour en Thaïlande. Le changement de loi sur l'exemption de visas a en effet fait apparaître un certain nombre de difficultés pour l'école en plein développement, notamment pour le séjour des professeurs bénévoles envoyés par l'association Agir. Le comité de gestion, présidé depuis peu par Arnaud Nazare-Aga, a donc dû se lancer dans une quête de soutien tous azimuts au sein de la communauté française pour trouver au plus vite des aides aussi bien financières qu'institutionnelles. Mais il est vite apparu que l'essentiel des aides attendues ne viendrait éventuellement qu'avec... une officialisation thaïlandaise. Las, les locaux de l'école, prise sous la coupe d'une fondation chinoise, ne répondaient pas aux normes imposées par l'état thaïlandais. Seule la partie école maternelle aurait pu éventuellement être reconnue, mais plusieurs parents découragés avaient déjà inscrit leurs enfants ailleurs. Fin août, l'école a donc dû fermer ses portes. Si le comité s'est parfois senti abandonné, Arnaud Nazare-Aga reconnaît néanmoins que la démarche fut parfois quelque peu précipitée, circonstances oblige. "Nous avons tiré beaucoup d'enseignements de cette expérience", avoue-t-il.

A propos de la section française de Satit
Comme pour l'école Jean de La Fontaine, l'enseignement dans la section française de Satit est assuré via les cours du Centre National d'Enseignement à Distance (CNED). Deux enseignants diplômés venus spécialement de France dispensent les cours tous les jours et les devoirs d'évaluations sont envoyés chaque mois en France et sont corrigés par les enseignants du CNED. William Escoï, un papa de 37 ans arrivé de France l'an dernier, avait inscrit Manon, sa fille de 7 ans, à l'école Jean de La Fontaine et continue avec la section française de Satit. "Elle a été un peu perturbée par les changements d'école, mais elle va rattraper, nous dit-il. En tout cas, il n'était pas question que Manon suive le cursus thaïlandais car elle aurait été complètement perdue (elle ne parle pas thaï), sans parler du décalage de niveau à la sortie par rapport à l'enseignement français ou d'une école internationale."Idem pour Jean-Jacques Sutra, commandant de police à la retraite, établi dans la région depuis peu avec son épouse et leur fille de 7 ans, Aruna. "Le fait que l'école Jean de La Fontaine existait nous avait permis de nous établir à Pattaya, explique-t-il, autrement nous aurions été ailleurs. Je tiens à ce que ma fille reçoive un enseignement qui lui donne un niveau suffisant pour être capable de suivre dans n'importe quelle école en France ou ailleurs par la suite. Au début, j'avais un peu peur quand on a su qu'Aruna allait devoir quitter le cocon de Jean de La Fontaine, mais elle s'est finalement bien adaptée à Satit. Ma fille a récemment reçu les félicitations de l'examinatrice de Toulouse !", nous avoue fièrement le père de famille.

logofbbangkok
Publié le 5 octobre 2007, mis à jour le 13 novembre 2012

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