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Des attentats dans le sud de la Thaïlande perturbent la trêve du Ramadan

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REUTERS/Andrew RC Marshall - Un message séparatistes sur une route près de la ville de Pattani en 2014 dit : «Hé les Siamois, rendez-nous nos droits»

Des rebelles écartés des pourparlers de paix ont revendiqué samedi des attentats meurtriers à la bombe dans le sud de la Thaïlande à majorité musulmane qui ont interrompu une trêve du Ramadan convenue entre le principal groupe séparatiste et le gouvernement.

Deux explosions survenues vendredi dans la province de Pattani, dans l’extrême sud de la Thaïlande, ont tué un civil et blessé trois policiers. Ces attentats ont été menées par le "G5", un groupe militant de l'Organisation unie de libération de Patani (PULO), a déclaré à Reuters son président, Kasturi Mahkota.

Plus de 7.300 personnes ont été tuées depuis 2004 dans cette région frontalière de la Malaisie pour un conflit séparatiste opposant les forces gouvernementales à divers groupes rebelles qui veulent l'indépendance des provinces de Narathiwat, Yala, Pattani et certaines parties de Songkhla. La région, habitée en majorité par des Malais musulmans, faisait autrefois partie du sultanat de Patani que la Thaïlande a annexé en 1909 par un traité signé avec la Grande-Bretagne, alors puissance coloniale dominante en Malaisie.

Kasturi Mahkota a déclaré par téléphone que les explosions ne constituent rien de plus que l’activité habituelle de la PULO, exclue des pourparlers entre le gouvernement et le Barisan Revolusi Nasional (BRN), lesquels ont convenu il y a deux semaines de cesser les violences durant le mois sacré musulman du Ramadan, jusqu'au 14 mai.

Un porte-parole des forces de sécurité thaïlandaises dans le sud, le colonel Kiatisak Neewong, a déclaré sans nommer la PULO qu'un groupe non inclus dans les pourparlers de paix était probablement responsable des attentats à la bombe visant à perturber la trêve du Ramadan.

Accord de trêve toujours en vigueur

"Les pourparlers ne sont pas assez inclusifs et cela va trop vite", dénonce Kasturi Mahkota, dont le groupe s'oppose à l'accord qui exclurait la possibilité d'une indépendance de la Thaïlande à majorité bouddhiste.

Initiés il y a bientôt dix ans, ces pourparlers tendent à trouver une solution politique au conflit centenaire, qui s’inscrive dans le cadre de la Constitution thaïlandaise. Ils ont été plusieurs fois interrompus depuis 2013 et la dernière session a débuté en 2019.

Les négociateurs du gouvernement ont condamné les violences de vendredi dans un e-mail envoyé à Reuters dimanche, mais ils ont déclaré que l'accord de trêve avec le BRN restait en vigueur. Les coordinateurs des deux parties travaillent en étroite collaboration pour empêcher d’autres groupes de gâcher les pourparlers, ont-ils déclaré.

"Rassembler des groupes dans le dialogue de paix est une affaire interne pour l'autre partie, et l'équipe thaïlandaise est prête et sera heureuse de parler à tous les groupes", a écrit la délégation gouvernementale.

Le BRN s'est pour sa part refusé à tout commentaire.

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