La Nouvelle-Zélande va renoncer à toute nouvelle exploration pétrolière ou gazière offshore afin de lutter contre le réchauffement climatique, a annoncé le gouvernement, que l'opposition a d'emblée accusé de "vandalisme économique".
"Nous prenons une mesure importante pour nous attaquer au changement climatique et créer un avenir propre, vert et durable pour la Nouvelle-Zélande", a annoncé la Première ministre, Jacinda Ardern (centre gauche).
L'industrie pétrolière et gazière néo-zélandaise génère chaque année 2,5 milliards de dollars néo-zélandais (1,4 milliard d'euros), dont 1,5 milliard pour les seules exportations. Celle-ci emploie 11.000 personnes.
Mme Ardern a clairement précisé que cette décision ne portait pas sur les permis d'exploration et de forage déjà accordés, ce qui fait qu'aucun emploi actuel ne serait affecté. Elle a également annoncé une limitation des nouveaux permis onshore qui seraient octroyés dans la région de Taranaki, sur l'île du Nord, où se concentre le secteur pétrolier et gazier néo-zélandais.
"Nous visons un juste équilibre pour la Nouvelle-Zélande. Nous protégeons un secteur existant et nous protégeons du réchauffement climatique les générations futures", a-t-elle affirmé.
Les questions environnementales avaient été l'an passé au cœur de la campagne de la chef du parti travailliste, qui a formé une coalition avec les Verts. Elle a indiqué avoir été témoin des impacts du réchauffement climatique en visitant le mois dernier les Samoa et les Tonga, qui ont récemment été frappés par un violent cyclone. Elle a estimé que la Nouvelle-Zélande se devait d'être à la pointe du combat contre le réchauffement climatique.
"Nous avons été leaders mondiaux sur des sujets importants, en nous tenant à l'écart du nucléaire, en étant les premiers à soutenir le droit de vote pour les femmes", a-t-elle rappelé.
"Maintenant, nous pourrions être un leader mondial en neutralisant les émissions de carbone. Nous le devons aux générations futures."
Le gouvernement a indiqué qu'il y avait actuellement 31 permis d'exploration gazière et pétrolière, dont 22 offshore.
Des associations environnementales ont salué la décision néo-zélandaise, Greenpeace affirmant notamment : "La tendance s'est irrémédiablement retournée contre les Supermajors en Nouvelle-Zélande."
"C'est un grand pas en avant pour la Nouvelle-Zélande et un tournant dans la transition vers une économie fondée sur les énergies propres", a déclaré Livia Esterhazy, la directrice de WWF en Nouvelle-Zélande.
Mais l'opposition conservatrice du Parti national a accusé la Première ministre de "vandalisme économique" qui pourrait mettre en péril des milliers d'emplois. Le député Jonathan Young a indiqué que le gaz contribuait à l'indépendance énergétique du pays et observé que la décision du gouvernement signifiait que la Nouvelle-Zélande devrait d'ici 10 ans importer des ressources beaucoup plus polluantes comme le charbon quand les réserves gazières seraient épuisées.