Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

La Nouvelle-Zélande met fin aux explorations gazières et pétrolières

Exploration pétrolière offshore Nouvelle ZélandeExploration pétrolière offshore Nouvelle Zélande
Exploration pétrolière offshore Nouvelle Zélande
Écrit par AFP
Publié le 24 avril 2018, mis à jour le 24 avril 2018

La Nouvelle-Zélande va renoncer à toute nouvelle exploration pétrolière ou gazière offshore afin de lutter contre le réchauffement climatique, a annoncé le gouvernement, que l'opposition a d'emblée accusé de "vandalisme économique".


"Nous prenons une mesure importante pour nous attaquer au changement climatique et créer un avenir propre, vert et durable pour la Nouvelle-Zélande", a annoncé la Première ministre, Jacinda Ardern (centre gauche).

L'industrie pétrolière et gazière néo-zélandaise génère chaque année 2,5 milliards de dollars néo-zélandais (1,4 milliard d'euros), dont 1,5 milliard pour les seules exportations. Celle-ci emploie 11.000 personnes.

 

Exploration d'hydrocarbures offshore
Exploration d'hydrocarbures offshore

 

Mme Ardern a clairement précisé que cette décision ne portait pas sur les permis d'exploration et de forage déjà accordés, ce qui fait qu'aucun emploi actuel ne serait affecté. Elle a également annoncé une limitation des nouveaux permis onshore qui seraient octroyés dans la région de Taranaki, sur l'île du Nord, où se concentre le secteur pétrolier et gazier néo-zélandais.

"Nous visons un juste équilibre pour la Nouvelle-Zélande. Nous protégeons un secteur existant et nous protégeons du réchauffement climatique les générations futures", a-t-elle affirmé.

 

Exploration d'hydrocarbures onshore
Exploration d'hydrocarbures onshore

 

Les questions environnementales avaient été l'an passé au cœur de la campagne de la chef du parti travailliste, qui a formé une coalition avec les Verts. Elle a indiqué avoir été témoin des impacts du réchauffement climatique en visitant le mois dernier les Samoa et les Tonga, qui ont récemment été frappés par un violent cyclone. Elle a estimé que la Nouvelle-Zélande se devait d'être à la pointe du combat contre le réchauffement climatique.

"Nous avons été leaders mondiaux sur des sujets importants, en nous tenant à l'écart du nucléaire, en étant les premiers à soutenir le droit de vote pour les femmes", a-t-elle rappelé.

"Maintenant, nous pourrions être un leader mondial en neutralisant les émissions de carbone. Nous le devons aux générations futures."

 

La première ministre Jacinda Ardern à Auckland
La première ministre Jacinda Ardern à Auckland


Le gouvernement a indiqué qu'il y avait actuellement 31 permis d'exploration gazière et pétrolière, dont 22 offshore.

Des associations environnementales ont salué la décision néo-zélandaise, Greenpeace affirmant notamment : "La tendance s'est irrémédiablement retournée contre les Supermajors en Nouvelle-Zélande."

"C'est un grand pas en avant pour la Nouvelle-Zélande et un tournant dans la transition vers une économie fondée sur les énergies propres", a déclaré Livia Esterhazy, la directrice de WWF en Nouvelle-Zélande.

Mais l'opposition conservatrice du Parti national a accusé la Première ministre de "vandalisme économique" qui pourrait mettre en péril des milliers d'emplois. Le député Jonathan Young a indiqué que le gaz contribuait à l'indépendance énergétique du pays et observé que la décision du gouvernement signifiait que la Nouvelle-Zélande devrait d'ici 10 ans importer des ressources beaucoup plus polluantes comme le charbon quand les réserves gazières seraient épuisées.

Flash infos