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VIDÉO - Le Rebétiko ou l’art de trouver le 'kéfi' grec

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Écrit par Tatyana Rassos
Publié le 23 juillet 2019, mis à jour le 23 juillet 2019

Il y a deux semaines, en plein week-end électoral, un festival a pris place dans le centre d’Athènes, celui du Rebétiko. De nombreux artistes sont venus jouer cette musique populaire grecque et les visiteurs ont pu danser et chanter sur les chansons avec lesquelles ils ont grandi. De quoi se changer les idées et retrouver ce que l’on aime en Grèce : le kéfi (= la bonne humeur).

Les origines du Rebétiko

Le Rebétiko est né des populations grecques de Constantinople et Smyrne en Turquie, dans les années 1920. La guerre gréco-turque (1919-1922) a conduit à un afflux massif de réfugiés et de migrants grecs de Turquie vers les grandes villes de Grèce. Ces populations se sont retrouvées dans les nouvelles villes industrielles grecques à vivre marginalement et ont créé leur propre musique populaire sur des rythmes traditionnels grecs et orientaux. La musique était alors utilisée comme échappatoire de leurs conditions difficiles : l’exil, la pauvreté, les drogues, la prison, les politiques mais aussi l’amour étant les thèmes récurrents abordés dans le Rebétiko.

Les cafés où se jouait le Rebétiko étaient appelés les « tekédes ». Les hommes y fumaient le narguilé ou du haschich en chantant et dansant autour d’instruments tel que le bouzouki, ou tenant dans leurs mains un Komboloï (une sorte de chapelet composé de 16 à 20 perles) et un verre de vin résiné ou encore du ouzo pour se relaxer. Méprisant les lois et la politique, ceux que l'on appelle mangas chantent et dansent pour oublier.

C’est également de là que proviendrait la racine du mot Rebétiko, le rébétis est celui qui joue le genre musical, c'est-à-dire « celui qui vit en dehors des règles de vie d’une société ». Mais le mot est compliqué puisqu’on lui trouve « 30 origines différentes », d’après le rébétologue Panagiotis Kounadis.

Au Rebétiko, la musique et la danse vont de pair

Quand on parle de musique, il y a bien évidemment les danses qui vont avec. Le Rebétiko compte trois danses principales : 

  • Le Hassapiko, autrement dit la danse des bouchers. Il s’agit d’une danse populaire de Constantinople où les danseurs feignent des combats avec des couteaux, des bâtons ou encore des épées. 
  • Le Zeimbekiko est une danse provenant d’Asie mineure. Encerclé par le public qui se baisse en applaudissant, le danseur, seul, improvise ses pas. En se tournant sur lui-même, il a l’air de tituber à cause de l’alcool, mais il s’agit d’une danse personnelle, introvertie dans laquelle on exprime ses sentiments les plus profonds.
  • Et enfin, une danse plus féminine,  le tsifteteli, mieux connue comme danse du ventre. La danseuse remue sa poitrine, ses hanches et sa taille au rythme de la musique.

Les années 30 marquent les années florissantes du Rebétiko. Certaines chansons sont  alors enregistrées dans des studios.  Mais très rapidement, le Rebétiko « Smyrnéen » se perd sous le régime de Metaxa, en 1936, qui bannit toutes les chansons parlant du haschich et d’autres thèmes « non-conventionnels ». Toutes les influences turques et orientales dans la musique grecque sont alors également interdites.

Aujourd’hui, le rebétiko, dans sa forme la plus authentique, reste encore très populaire auprès de toutes les générations et les couches sociales.  Il a même été inscrit en 2017 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO.

Pour mieux comprendre ce qu'est le rebétiko, les images du festival parlent d'elles-mêmes :

 

 

Tatyana Rassos
Publié le 23 juillet 2019, mis à jour le 23 juillet 2019

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