Appelée "galette des rois", "bolo rei" ou "vassilopita", plusieurs pays européens maintiennent la tradition d'une galette pendant la période des fêtes dans laquelle ils cachent une fève ou une pièce de monnaie destinée aux plus chanceux.
Une pâte feuilletée chez les Français
En France, on appelle la fête des Rois, l'Epiphanie. Un mot d’origine grecque - "epiphaneia" - qui signifie "apparition". Célébrée le 6 janvier, cette fête commémore la présentation de Jésus aux trois Rois mages : Balthazar, Melchior et Gaspard.
La galette des Rois la plus connue est une pâte feuilletée, simplement dorée au four, fourrée ou non à la frangipane. Dans le sud de la France, on l’appelle généralement "gâteau des rois", une brioche en forme de couronne (la galette en pâte feuilletée étant qualifiée de "parisienne").
Mais on trouve aussi des galettes à base de pâte sablée dans l’Ouest. La tradition veut que ce soit l’occasion de "tirer les rois" à l’Épiphanie : celui qui obtient la fève cachée dans la galette, devient le roi de la fête et porte une couronne de fantaisie souvent collectionnée, avec les fèves, par les enfants.
Le bolo rei du Portugal
Au Portugal, c'est un gâteau de forme arrondie et creusé au centre, symbolisant la couronne des Rois mages. Composé d'une pâte briochée, le bolo rei est garni à l'intérieur et à l'extérieur de raisins secs et de fruits confits recouverts de sucre. La fève est toujours là, pour le bonheur de tous, cachée au milieu des fruits multicolores.
Une fève en porcelaine pour l’Allemagne
La première fève en porcelaine fut fabriquée en 1874 en Allemagne sous forme de baigneur. Celle-ci remplace les fèves véritables et autres haricots secs qui étaient jusqu'à présent dissimulées dans la pâte des galettes de l’Épiphanie. Si les premières figurines furent d’inspiration religieuse, les motifs sont aujourd'hui plus variés.
La galette des rois provençale, le roscon de Reyes ou le tortell espagnol
En Espagne, les galettes de l’Épiphanie ressemblent à la couronne briochée provençale et sont, elles aussi, soigneusement décorées de fruits confits. Le gâteau des Rois ou couronne des Rois (en catalan, Tortell de Reis) est parfumé à l'essence de fleur d'oranger. A Valence dans la Drôme, elle se nomme "la pogne".
Au Danemark, le kransekage est un gâteau en forme de couronne très impressionnant par sa hauteur et sa décoration soignée.
En Italie, ce sont plutôt des petits gâteaux qui sont appréciés, avec le Panettone et le Pandoro pour accompagner les repas de fin d'année.
En Croatie, le passage des rois mages le 6 janvier donne lieu à la dégustation d’une galette, qui a une forme ronde et une couleur dorée. Traditionnellement on dépose, le 25 décembre, une couronne de pain tressée au centre de la table pour le repas de Noël. Elle y reste jusqu’au 6 janvier, jour du passage des Rois mages.
La Grèce et sa Vassilopita
La vassilopita, est un gâteau traditionnel pour célébrer le jour de l’an.
Une autre légende raconte qu’à la période de l’antiquité, c’est au culte de Déméter qu’on offrait "un pain sacré" pour obtenir santé et puissance. De même, lors des Saturnales grecques ou romaines, une monnaie cachée dans un gâteau était un signe de chance pour celui qui la trouvait et devenait le "roi de la fête".
La galette des rois d’Alain Parodi de chez Veri-table à Athènes
« La galette des Rois dite "parisienne" est une de nos spécialités au restaurant. Il faut bien savoir que la crème frangipane est composée de deux tiers de crème d'amande et d'un tiers de crème pâtissière, à ne pas confondre avec la crème d'amande seule. "Chez Veri-table", nous la travaillons depuis des années. C'est sans doute pour cela que nous sommes la meilleure sur Athènes ! » nous confie Alain de derriére ses fourneaux.
Pour la petite histoire, la galette frangipane n'existerait pas sans le génie d'un parfumeur parisien qui aurait élaboré quelques fragrances à base d'extraits d'amandes. Selon la légende, un certain Pompéo Frangipani, marquis et maréchal des armées de Louis XIII, aurait mis au point ce parfum pour cacher l'odeur du cuir des gants et des souliers. Un peu jaloux de cette mode auprès des Parisiens, un pâtissier aurait ainsi cuisiné une crème à base de pâte d'amande pour garnir ses gâteaux et le succès aurait été immédiat.