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Mikis Théodorakis : portrait d’un artiste grec engagé

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Écrit par Lucile Rousseau
Publié le 15 juillet 2019, mis à jour le 18 février 2021

Cela fait plus de 60 ans que la Grèce se réjouit des succès de son compositeur Mikis Théodorakis. Aujourd’hui encore, son oeuvre est reprise par les orchestres du monde entier. Derrière cet artiste reconnu se cachent pourtant plusieurs vies. De celle d’artiste à celle de résistant, les vies de Mikis Théodorakis se mêlent à l’histoire de la Grèce contemporaine. 

 

Un prodige de la musique 

Fils d’un fonctionnaire d’Etat grec, le jeune Mikis Théodorakis a grandi aux quatre coins de la Grèce, forcé de souvent déménager. Dès son plus jeune âge, il est passionné par la musique et compose ses premiers morceaux alors qu’il est seulement âgé de 12 ans. Le jeune prodige donne son premier concert du haut de ses 17 ans. 

Contraint de fuir la Grèce à cause de la guerre civile, c’est à l’étranger qu’il compose ses premiers succès. Il fonde son premier orchestre en Crète en 1950 avant de créer son propre ballet en Italie en 1953. Dans les années qui suivent, ses compositions rencontrent un grand succès à Paris et à Londres. Grâce au cinéma, ses musiques s’exportent à l’international. La chanson Honeymoon rencontre le grand public en étant intégrée au répertoire des Beatles. 

Un artiste engagé : une vie marquée par la lutte

La jeunesse de Mikis Théodorakis est, parallèlement à sa passion pour la musique, marquée par sa lutte en résistance. À partir de l’occupation de la Grèce en 1941, le jeune artiste décide d'entrer en résistance clandestine. Jusqu’à la libération, il est arrêté à deux reprises et torturé. Mais ces épreuves ne font que renforcer son engagement politique et son intérêt pour les idéaux marxistes. 

Avec l’éclatement de la guerre civile au lendemain de la guerre, Mikis Théodorakis lutte contre la prise de pouvoir des contre-révolutionnaires. Lors d’une manifestation, il est tellement blessé qu’il est conduit à la morgue alors considéré comme mort. Durant cette période, il est d’abord déporté puis transféré dans un “centre de rééducation”. Torturé, enterré vivant, il est un des seuls survivants du camp de Makronissos. 

Quelques années plus tard, de retour en Grèce, l’artiste est à nouveau contraint à l’exil dans le contexte de la dictature des colonels. Dès 1967 il est fait prisonnier, transféré à plusieurs reprises, avant d’être intégré au camp de concentration d’Oropos. Suite à de nombreuses campagnes de soutien internationales, il obtient le droit à l’exil en 1970. 

 

La mise en lumière du patrimoine culturel grec

Au delà de son talent et de son engagement politique, la vie de Mikis Théodorakis est également marquée par la volonté de mettre en valeur le patrimoine artistique de son pays. Le compositeur a écrit la musique du film Zorba le Grec, adapté du roman de Nikos Kazantzakis, véritable symbole de la culture grecque à l’international. À travers son oeuvre, il a rendu accessible la poésie et les textes de littérature grecque du 19ème et 20ème siècle. Parmi les poètes grecs qu’il a repris, il y a notamment le prix Nobel de littérature Odysséas Elytis, le moderne George Séféris, ou encore le sensible Yannis Ritsos. 

En plus des récits choisis, sa musique en elle-même est un hommage à la culture grecque. Mikis Théodorakis allie les airs de la musique traditionnelle grecque à la modernité de la musique occidentale. En cela, il propose une redécouverte et un renouveau du patrimoine artistique de la Grèce. Son oeuvre, toujours aussi populaire en Grèce et à l’étranger, continue de faire vivre en musique l’héritage culturel grec. 


 

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