Pour l’heure, aucune candidature officielle n’a été exprimée, même si la présidente actuelle, Katerina N. Sakellaropoulou, pourrait se représenter. Le premier ministre en poste, Kyriákos Mitsotákis, n’a pas encore affiché son soutien à une possible candidature. Aujourd’hui, les citoyens et députés grecs restent dans le flou quant à cette élection qui se rapproche.
Anatomie d’une démocratie
La République hellénique est aujourd’hui une République parlementaire, elle est principalement régie par le parlement, à qui le gouvernement doit rendre des comptes. Le président a donc des pouvoirs limités, même s’il représente l’État dans ses relations avec les autres États ou proclame les référendums par exemple.
Obligatoire en Grèce, les citoyens doivent voter à partir de leurs 18 ans. Cependant, les grecs ne votent pas pour les présidentielles, ils votent uniquement pour les législatives, durant lesquelles ils élisent les députés qui vont représenter leur circonscription au parlement grec. Élus qui viendront remplir les bancs du parlement et les 300 sièges qui s’y trouvent pour les quatre années qui suivent.
Les élections présidentielles se déroulent donc à scrutin indirect, ce sont les députés qui votent pour désigner le prochain chef d’État, pour les cinq années suivantes. À souligner que pour être élu Président au premier ou deuxième tour, un candidat doit rassembler les deux tiers des voix du parlement, soit 200. Si, après ces deux premiers tours, aucun candidat n’a rassemblé ce nombre de voix nécessaire, celui-ci baisse à 180 puis 151, qui représente la majorité absolue du parlement grec.
Le chemin, parfois périlleux, pour en arriver à une démocratie
Avant d’en arriver à ce fonctionnement politique, la Grèce a longtemps été sous le règne d’une monarchie. Ce système s’est installé suite à l’indépendance de la République hellénique, prononcée en 1832. La monarchie, ou « démocratie couronnée », est restée longtemps en place au cœur de la Grèce, malgré une instauration de démocratie, grâce à un référendum et une constitution, en 1924. Tentative de démocratie qui s’est effondrée en 1935, à travers l’abolition du référendum de 1924.
La monarchie a survécu à l’occupation allemande ainsi que la guerre civile de cinq ans qui l’a suivi. Finalement, c’est un coup d’état qui a eu raison de la « démocratie couronnée », qui a débuté en 1967, lorsque les forces militaires ont pris le pouvoir du pays. Ce coup d’état deviendra une dictature. Celle-ci s’achèvera en 1974 et sera remplacée par une démocratie, notamment grâce à un référendum. Suite à quoi des élections parlementaires seront mises en place pour l’instauration d’une assemblée constitutionnelle ; et surtout, la constitution entrera en vigueur, en 1975.
Quel futur pour la politique grecque ?
Aujourd’hui, la République hellénique s’apprête donc à élire son 9e président. Officiellement en poste depuis le 13 mars 2020, la cheffe d’État actuelle est Katerina N. Sakellaropoulou, première femme élue à ce poste. Indépendante politiquement, ses convictions sont principalement basées sur le droit de l’environnement, l’égalité des sexes ou encore la protection des droits individuels. Elle avait été élue au premier tour, avec 261 voix. À l’époque, sa candidature avait été soutenu par le premier ministre, Kyriákos Mitsotákis.
Pour le prochain quinquennat, la présidente actuelle pourrait se représenter même si, pour l’heure, rien n’a été officialisé. D’après certaines sources locales, d’autres potentiels candidats ont été nommés ; comme l’ancien premier ministre Lucas Demetrios Papademos, Evangelos Venizelos, ancien président du parti social-démocrate PASOK, ou encore Yannis Stournaras, gouverneur de la banque de Grèce. Ces potentiels candidats étant principalement considérés comme centristes, ils pourraient recueillir des voix de la principale opposition, PASOK, et se frayer un chemin vers le poste de président.
Cependant aucune candidature officielle n’a encore été annoncée aux citoyens. Le premier ministre, Kyriákos Mitsotákis, devrait annoncer son soutien à un candidat mi-janvier, après une période de délibérations avec certains de ses conseillers pendant les périodes de fêtes. Annonce qui sera suivi de très près par l’élection elle-même, dont la date n’est pas encore connue. Pour l’heure, la République hellénique reste dans le flou quant à l’élection qui arrive.